2.1.2.2.L’école développementaliste

L’évolution théorique actuelle est constituée par les nouvelles connaissances sur les débuts du développement. En effet, les recherches de ces dernières décennies ont bousculé les savoirs sur les bébés dont les capacités sensorielles et perceptives sont réévaluées. Ces dernières sont beaucoup plus précoces et importantes que ne le pensait Piaget (1967) qui avait sous-estimé leurs capacités de traitement de l’information (comparaison, catégorisation, mémorisation…). Les nouvelles techniques d’études de l’activité perceptive des bébés, en particulier les techniques d’habituation/réaction à la nouveauté, ont mis en évidence des capacités précoces insoupçonnées et ont contribué fortement au développement d’un courant perceptivo-cognitiviste dans l’étude développementale de l’intelligence. Lecuyer (1991a), qui accorde à la perception une place centrale dans le fonctionnement cognitif du jeune enfant, a souligné trois points sur lesquels se centrent actuellement les débats sur l’intelligence des bébés : les coordinations intermodales, le problème de l’objet (en particulier son statut pour l’enfant) et la catégorisation. Streri (1994) examine en détail ces connaissances récentes et leurs implications pour la compréhension des mécanismes du développement. Ainsi, dans les recherches qui infléchissent actuellement le cours de la psychologie du développement, on peut retenir trois points qui sont : le rôle central de la catégorisation dans le traitement perceptivo-cognitif des informations, la place des représentations mentales et de la méta-cognition dans le développement cognitif, et la dimension sociale des informations traitées par l’enfant.