2.1.3.2.2. Perspective ethnologique

Que nous dit l’ethnologie ? Dans l’ouvrage qu’elle écrit, Lallemand (1984) montrait que « l’art d’accommoder les bébés » n’avait rien de permanent et d’universel mais apparaissait comme largement tributaire des modèles culturels. Son travail s’est porté sur la culture des Mossi ruraux de Haute-Volta : chez les Mossi, chaque enfant ne dispose pas d’un père mais d’une dizaine dans l’habitation. Les petits pères et les pères grands. Les petits pères sont les oncles paternels, cadets du géniteur, parfois confondus avec les frères aînés réels ; à leur égard « l’enfant se montre serviable, soumis mais avec des nuances qui tiennent à l’âge de ces oncles ». Les pères grands sont les « oncles paternels, aînés du géniteur » ; l’enfant leur doit « obéissance ». A ces pères grands s’ajoutent le père le plus grand qui est le chef de la demeure, le père tuteur et le père procréateur. Ce dernier est respecté plus que les petits pères mais moins que les pères grands. Ce foisonnement de pères n’a sûrement pas que des aspects positifs (comme par exemple, sur le plan économique, si le père biologique disparaissait, l’enfant disposerait de « pères de réserve ») mais l’illustration vient à propos pour souligner l’impact de la socio-culture dans la conception et l’exercice du rapport père-enfant.

Notre travail, quant à lui, portera sur le rapport père-enfant de culture occidentale. En effet, des interactions pères-enfants déficients visuels ont été analysées. Ces interactions sont comparées avec d’autres ; ainsi d’autres partenaires interagissent avec ces mêmes enfants : leur mère et une personne extérieure à la famille.