3.2. Présentation de la démarche empirique

Trouver la population pour cette recherche sur les interactions ainsi que l’outil pour codifier ces interactions n’ont pas été chose aisée, comme nous allons le montrer.

3.2.1. La population

Nous avons mis longtemps pour trouver des sujets et il était normal de nous confronter à ce genre de problèmes. Ainsi, il a été difficile de trouver des parents désirant participer à cette recherche à cause du traumatisme lié au handicap de leur enfant. De nombreux auteurs d’ailleurs (comme Fraiberg) ont étudié le cas de quelques enfants et cette démarche insiste plus sur le caractère qualitatif que quantitatif.

Nous avons enfin trouvé une structure acceptant de nous accueillir. Cette structure est la Clinique Sourdille à Nantes (Centre d’Evaluation et de Rééducation Basse Vision), spécialisée dans « l’œil et le regard ». L’ophtalmologiste du Laboratoire d’Explorations Fonctionnelles de la Vision ainsi que son équipe nous avaient préparé le terrain en contactant des familles d’enfants déficients visuels, des enfants déficients visuels avec un handicap associé ainsi que quelques enfants voyants pour participer à nos observations. Tous les enfants étaient accompagnés de leur mère. Pour trois enfants déficients visuels sans handicap associé, les pères étaient aussi présents et ont participé au protocole.

Cette étape dans notre recherche pour trouver des sujets nous a réconfortés et nous a vraiment motivés dans la poursuite de nos travaux.

Nous avons donc privilégié l’approche qualitative sur neuf sujets plutôt que quantitative.

Les neuf enfants que nous avons observés sont classés en fonction de leur handicap et dans chacun des trois groupes (« standard », « déficient visuel » et « déficient visuel avec un handicap associé ») du plus jeune au plus âgé (les dossiers d’évaluation sont situés en annexe 6.10).

  • Les enfants «  standards » :

Enfant 1 (O) : un garçon de 5 mois (enfant unique).

Enfant 2 (M) : un garçon de 7 mois (une sœur plus âgée).

Enfant 3 (S) : une fille de 18 mois (enfant unique).

  • Les enfants «  déficients visuels » (leur dossier d’évaluation se situe dans l’annexe 6.10) :

Enfant 4 (G) : un garçon de 12 mois (présentant un comportement de quasi-cécité, des troubles oculo-moteurs avec un strabisme divergent, le tout évoquant une cécité d’origine corticale).

Enfant 5 (A) : un garçon de 19 mois (présentant une forte myopie avec une ésotropie de grand angle, c’est-à-dire un strabisme dont l’œil est dévié vers le nez).

Enfant 6 (Z) : une fille de 41 mois (présentant un astigmatisme avec une hypermétropie, un strabisme divergent alternant et un comportement d’amblyopie bilatérale de moyenne importance en vision de loin et un peu plus modérée en vision de près).

  • Les enfants «  déficients visuels avec un handicap associé » (leur dossier d’évaluation se situe dans l’annexe 6.10) :

Enfant 7 (L) : une fille de 22 mois (présentant un astigmatisme hypermétropique avec une suspicion d’hérédodégénérescence rétinienne de type rétinopathie pigmentaire et un important retard psychomoteur avec une surdité associée).

Enfant 8 (J) : une fille de 25 mois (présentant une amblyopie et des troubles neurologiques associés ; l’enfant ne tient pas assise).

Enfant 9 (K): un garçon de 62 mois (présentant une amblyopie bilatérale importante des deux yeux et un nanisme ; l’enfant ne tient pas assis).