3.2.3.3. La passation

L’observation s’est déroulée à la Clinique Sourdille, spécialisée dans « l’œil et le regard » à Nantes. Chaque famille était reçue dans une salle calme et isolée mise à notre disposition. L’enfant était installé en face de l’adulte. A côté de l’enfant était placé un miroir dans lequel se reflétait l’adulte. Ainsi, il était facile pour l’expérimentateur de filmer la scène avec un camescope (analogique), les deux acteurs étant parfaitement visibles. Le début de l’interaction était donné par l’expérimentateur et l’adulte suivait le protocole en quatre phases (cité auparavant). Toutes les trois minutes, l’expérimentateur signalait le changement de phase du protocole par un bruit que nous avions défini par avance (l’expérimentateur tapait doucement dans ses mains). Ainsi, la mère, parfois le père (s’il était présent) et la personne extérieure à la famille (ici l’expérimentatrice) suivaient le même protocole à la suite les uns des autres. Lorsque l’expérimentatrice participait à l’interaction, une autre personne filmait.

Dix familles ont été reçues sur deux jours consécutifs. L’une d’entre elles, dont le bébé s’est endormi au cours de l’expérimentation, n’a pas été retenue pour l’analyse des interactions.

Trois pères ont participé à l’observation. Ce sont les pères des trois enfants déficients visuels sans handicap associé. Ainsi, pour ces familles, les temps d’interactions avec l’enfant ont été multipliés par trois (3 minutes multipliées par 4 phases, le tout multiplié par 3 ; ce qui faisait 36 minutes de film), alors que pour les autres familles, le temps d’interaction enfant/adultes (mère et expérimentatrice) était de 24 minutes.

Nous avons obtenu 84 phases de protocole de 3 minutes chacune et recueilli ainsi 252 minutes de film (soit 4 heures 12 minutes) que nous avons décodées.