3.3.1.2.4. Effets d’interactions

Nous avons ensuite étudié les effets d’interactions du handicap et de l’âge des enfants, de l’âge et du sexe des enfants et du sexe et du handicap des enfants. Ainsi :

Nous avons effectué des ANCOVA sur les interactions globales pour évaluer l’effet du handicap couplé à l’âge des enfants. Ces tests statistiques n’ont montré aucune différence significative que ce soit du côté de l’enfant (réactions de l’enfant face à sa mère : p.72 ; réactions de l’enfant face à la personne extérieure : p.19) ou du côté de l’adulte (réactions de la mère face à l’enfant : p.50 ; réactions de la personne extérieure face à l’enfant : p.45).

Nous avons aussi effectué des ANCOVA sur les interactions globales pour évaluer l’effet du sexe de l’enfant couplé avec l’âge. Ces tests statistiques n’ont montré aucune différence significative que ce soit du côté de l’enfant (réactions de l’enfant face à sa mère : p.47 ; réactions de l’enfant face à la personne extérieure : p.11) que du côté de l’adulte (réactions de la mère face à l’enfant : p.51 ; réactions de la personne extérieure face à l’enfant : p.21).

Nous avons enfin effectué des ANCOVA sur les interactions globales pour évaluer l’effet du sexe et du handicap des enfants. Ces tests statistiques n’ont montré aucune différence significative que ce soit du côté de l’enfant (réactions de l’enfant face à sa mère : p.74 ; réactions de l’enfant face à la personne extérieure : p.17) ou du côté de l’adulte (réactions de la mère face à l’enfant : p.36 ; réactions de la personne extérieure face à l’enfant : p.21).

En résumé :
Lorsque nous analysons globalement les interactions enfants/adultes (du côté de l’enfant ou du côté de l’adulte), nous pouvons remarquer que :
- Lorsque nous effectuons une comparaison inter-groupes, les mères réagissent plus aux comportements de leurs enfants (tous les enfants confondus), la personne extérieure à la famille arrive en dernière position quant au nombre de comportements (la dynamique avec l’enfant est presque divisée par deux). La différence est importante.
- Lorsque nous comparons les interactions en inter-groupes en distinguant les trois groupes d’enfants (« standards », « déficients visuels » et « déficients visuels avec un handicap associé »), nous observons qu’avec le groupe d’enfants «  déficients visuels », toutes les interactions, quel que soit l’acteur, sont beaucoup plus nombreuses que dans les autres groupes. Puis le groupe d’enfants « standards » arrive en second et enfin, très loin derrière, se situe le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé ».
- Lorsque nous effectuons une comparaison intra-groupes, les enfants réagissent beaucoup avec leur mère et nettement moins avec la personne extérieure à la famille. La différence est importante.
- Le nombre des interactions avec les pères (pour les trois enfants déficients visuels sans handicap associé) sont moins nombreuses qu’avec les mères (que ce soit du côté de l’enfant ou du côté de l’adulte). La personne extérieure à la famille arrive en dernière position.
- Toujours dans le groupe d’enfants « déficients visuels », il existe une différence entre les trois enfants. Avec le plus jeune d’entre eux, les interactions (côté enfant et côté adultes) sont deux fois moins nombreuses qu’avec les deux autres enfants.
- Si l’on considère les effets simples du sexe, de l’âge et du handicap, seul l’effet « âge » montre une tendance à p.07 lorsque nous considérons les réactions de l’enfant face à la personne extérieure à la famille.
- Les effets d’interactions du handicap et de l’âge des enfants, les effets d’interactions du sexe et de l’âge des enfants ainsi que les effets d’interactions du sexe et du handicap n’ont pas montré de différences significatives lorsqu’elles ont été considérées dans leur globalité.
Ainsi, lorsque l’on considère la communication de façon globale, l’hypothèse présentée selon laquelle plus l’enfant est handicapé et plus la mère est dynamique et directive pour «  combler » le déficit de son enfant n’est pas démontrée statistiquement. Mais si l’on considère la fréquence des interactions, nous observons que la mère réagit toujours plus par rapport à l’enfant (tous les enfants confondus).
Lorsqu’on compare chacun des groupes d’enfants, nous remarquons que la mère est plus dynamique et directive avec le groupe d’enfants «  déficients visuels ». Cependant, lorsqu’un autre déficit est ajouté à la déficience visuelle, alors la fréquence des interactions diminue beaucoup et ainsi le groupe d’enfants «  déficients visuels avec un handicap associé » se retrouve placé en dernière position. Le groupe d’enfants «  standards » se trouve placé en second.
Ainsi, l’hypothèse selon laquelle plus l’enfant est handicapé et plus la mère est directive et dynamique pour combler le déficit de son enfant ne se vérifie pas. En effet, dans notre étude, les interactions avec le groupe d’enfants
«  déficients visuels avec un handicap associé » sont les moins dynamiques et la mère est la moins directive comparée au groupe d’enfants déficients visuels sans handicap associé.

Nous allons maintenant détailler cette communication en analysant les interactions (que ce soit du côté de l’enfant ou du côté de l’adulte) contenues dans les trois phases de protocole (la troisième phase étant exclue ici car l’adulte reste le « visage impassible » et il n’y a donc pas d’interaction).