3.4.5.2. Deuxième hypothèse

Notre deuxième hypothèse postule que les enfants handicapés visuels communiquent plus en modes oral, kinesthésique et toucher (pour pallier la défaillance de la fonction visuelle)

Lorsque nous comparons les fréquences des événements des enfants par rapport à leur mère ou par rapport à la personne extérieure, nous observons plus de comportements en modes kinesthésique et regard face à leur mère et plus de comportements en modes oral et toucher face à la personne extérieure.

Dans le groupe d’enfants « déficients visuels » avec les trois pères, nous observons qu’il y a plus de comportements en mode oral face à la personne extérieure (la mère arrive second et le père troisième). Mais face à la mère, les comportements sur les modes kinesthésique, regard et toucher sont plus nombreux (le père arrive second, la personne extérieure troisième).

La comparaison en inter-groupes par rapport aux trois adultes n’a montré qu’une différence en mode de communication orale entre la mère et la personne extérieure à la famille.

Nos résultats vont ici aussi dans le sens d’un modèle pluraliste de développement.

Parmi les effets simples du sexe, de l’âge et du handicap de l’enfant, seuls l’effet de l’âge et l’effet du handicap de l’enfant ont montré des différences. Ainsi, l’effet âge est apparu en mode oral face à la mère (plus l’enfant est âgé et plus il communique dans ce mode) et l’effet handicap est apparu en mode toucher face à la personne extérieure (le groupe d’enfants « standards » se place en première position car il manifeste plus de comportements dans ce mode de communication, le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé », en seconde position et le groupe d’enfants « déficients visuels », en troisième).

Les effets d’interaction de l’âge et du handicap, du sexe et de l’âge, et du sexe et du handicap ont montré :

Une analyse plus fine a montré que face à sa mère, le groupe d’enfants « déficients visuels » communique plus sur le mode oral ; le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » arrive second et le groupe d’enfants « standards » troisième.

Le groupe d’enfants « déficients visuels » communique plus sur le mode kinesthésique ; le groupe d’enfants « standards » arrive second et le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » troisième.

Le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » communique plus sur le mode regard ; le groupe d’enfants « déficients visuels » arrive second et le groupe d’enfants « standards » arrive troisième.

Face à la personne extérieure, le groupe d’enfants « standards » communique plus sur le mode toucher ; le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » arrive second et le groupe d’enfants « déficients visuels » troisième.

Notre hypothèse postulant que l’enfant déficient visuel communique plus en modes oral, kinesthésique et toucher n’est donc pas vérifiée dans ce contexte.

Face à la mère nous obtenons une différence en mode oral et une analyse plus fine montre que le groupe d’enfants « déficients visuels » communique plus ; le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » arrive second et le groupe d’enfants « standards » troisième.

En mode kinesthésique, le groupe d’enfants « déficients visuels » communique plus ; le groupe d’enfants « standards » arrive second et le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » troisième.

En mode regard, les enfants du groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » communique plus ; le groupe d’enfants « déficients visuels » arrive second et le groupe d’enfants « standards », troisième.

Face à la personne extérieure, en mode toucher, le groupe d’enfants « standards » communique plus ; le groupe d’enfants « déficients visuels avec un handicap associé » arrive second et le groupe d’enfants « déficients visuels » troisième.

Notre hypothèse n’est pas non plus validée dans l’effet d’interaction sexe et handicap de l’enfant.

Les modes de communication dans nos résultats varient en fonction des personnes. Ainsi, notre étude va dans la direction des recherches sur un modèle pluraliste du développement (Lautrey et al., 1999).