Introduction

1. Objet et objectifs : les interactions dans les commerces, pourquoi ?

Pourquoi avoir choisi d’étudier et d’analyser les interactions dans les commerces ? La réponse à cette question est double. D’une part, le choix d’un travail sur les interactions de commerce n’est pas le fruit du hasard, l’étude s’inscrit dans le cadre d’une recherche collective menée au sein du groupe ICAR 1 (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations – UMR 5191) de l’université Lyon 2 par un certain nombre d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants. Se basant sur des corpus transcrits de divers échanges enregistrés dans différents sites commerciaux (boulangerie, boucherie, bureau de tabac, pharmacie, épicerie, magasin de chaussures etc.), cette recherche consiste à dégager les « comportements communicatifs » et les règles qui sous-tendent le fonctionnement de ces interactions de commerce en France ainsi que dans d’autres pays et sociétés (Tunisie, Syrie, Liban, Vietnam) pour une ouverture sur l’approche comparative interculturelle, comme c’est le cas dans cette étude. Cette dernière se fonde sur un corpus audio enregistré dans un milieu urbain, au Liban (à Beyrouth) et en France (à Lyon), dans différents commerces : épicerie de quartier et pharmacie à Beyrouth et Petit Casino et pharmacie à Lyon.

D’autre part, les interactions de commerce constituent un type particulier d’interactions ayant des caractéristiques bien définies qui rendent l’analyse comparative particulièrement pertinente. Les interactions de commerce représentent en effet une scène de la vie quotidienne assez ritualisée.

Ce sont des interactions finalisées dont l’objet se définit par la transaction qui se réalise au travers de la présence de deux participants, le client et le commerçant. Le premier, le client, a pour but de se procurer un bien de consommation monnayé et le second, le commerçant, doit autant que possible répondre à la demande et fournir le bien requis.

L’objectif de cette étude est de comparer l’organisation et le fonctionnement des interactions de commerce, dans deux pays respectifs, le Liban et la France, afin de pouvoir relever les similitudes et les différences. L’intérêt de cette étude est d’essayer de mettre en évidence la structure générale de ces interactions, c’est-à-dire leur organisation en séquences, de définir le script propre à ce type d’interaction dans les deux pays ainsi que de proposer une description comparative de certains actes de langages propres à ce type d’interaction (utilisation et formulation de l’acte de requête, fonctionnement de la politesse, manifestations et emploi de termes d’adresse).

Notes
1.

Anciennement GRIC (Groupe de Recherche sur les Interactions Communicatives – UMR 5612).