1. Remarques sur la méthodologie d’une approche comparative interculturelle

Vacillement entre théorie et réalité

Le travail sur les interactions dans une approche comparative interculturelle repose sur une méthodologie précise et bien détaillée. Une méthode inductive relative entre autres, à la description et à la comparaison des interactions étudiées dans les diverses langues comme cela à été mentionné tout au long de cette étude. Une méthodologie qui cherche à rendre visibles les différences et les similitudes des comportements interactionnels attestés dans les situations à analyser. Mais toute la difficulté de l’analyse comparative interculturelle des interactions verbales réside dans ce fait même. Cette difficulté se trouve dans nécessité du choix de situations suffisamment analogues pour pouvoir les étudier, les décrire et souligner les généralités qui en surgissent. La similarité des situations à étudier est d’une grande importance, en premier lieu pour la fiabilité des analyses. Encore une fois nous nous retrouvons en train de répéter : nous ne pouvons comparer que ce qui est comparable !

Choisir deux situations plus ou mois similaires afin de mener une étude comparative dans une même culture, un même pays présuppose une base culturelle commune et un fonctionnement social similaire chez les individus. Les participants partagent en général un savoir culturel commun, qui peut varier d’une région à une autre, d’un milieu à un autre mais, garde malgré tout, les bases communes d’un savoir et d’une culture partagés entre les individus.

Pour une approche comparative interculturelle, le problème qui se pose se trouve au niveau même des critères de la méthodologie de l’approche comparative interculturelle et de leurs applications. La difficulté relève de prime abord de la présupposée analogie des situations à étudier. autant les données ainsi que les fonctionnements à observer peuvent paraître similaires entre les deux langues, autant on peut se rendre compte au cours de l’analyse de leur différence et de leur éloignement. Cette ‘’pseudo-proximité situationnelle’’ que le chercheur pense avoir trouvée enfin, afin de pouvoir ressortir et décrire les différences et les similitudes attestées dans les fonctionnements interactionnels, s’avère difficile, et parfois même, impossible, à atteindre. Les situations sont semblable certes, en particulier dans les interactions de type transactionnelles mais le déroulement, la structuration et l’organisation interactionnelle peuvent être totalement différentes, comme l’interaction peut présenter des spécificités culturelles propres à une langue donnée. La comparaison des interactions risque parfois, dans ces cas là, d’être impossible à réaliser.

La question qui se pose est de savoir si le chercheur doit répondre aux caractéristiques singulières présentées par les corpus, qui représentent et définissent la nature de l’interaction et dans ce cas là s’éloigner d’une certaine manière de la méthodologie appliquée ou au contraire rester fidèle à la méthodologie et ne prendre en considération que les points communs entre les différentes interactions et décrire les similitudes et les différences dans les comportements interactionnels ? Le problème qui se pose se trouve au niveau de la méthodologie comparative quant aux spécificités de certaines interactions.