1.3.6.3 Un système de cohésion communautaire :

La grammaire trouve sa place dans toutes les situations de communication orales ou écrites du quotidien, où la langue intervient. Dans ce cas, la grammaire se dé­finit comme un ensemble de règles linguistiques fixées par des instances de la communauté locutrice et majoritairement respectées par les membres de cette même communauté. Ces règles sont liées entre elles et s’ajoutent à d’autre règles de communication comme les règles d’énonciation. Elles contribuent, par exem­ple, à ce que deux interlocuteurs maîtrisant les règles d’un même système linguis­tique puissent se parler, se comprendre et réagir aux paroles de l’autre. La cohé­sion de ce système linguistique que l’on appelle aussi « code » trouve donc d’abord une justification sociale : si chacun adoptait des règles différentes ou to­talement per­sonnalisées, ce serait le chaos, personne ne pourrait plus communi­quer et ‘«’ ‘ chaque être humain serait condamné à vivre seul ’ ‘»’, comme l’indique Bou­chard (1997). A travers la figure 1 ci-dessous que nous avons fabriquée en nous inspirant du schéma traditionnel de la communication de Roman Jackobson, l’on observe que la réussite d’une tentative de communication tient énormément au respect du code, ce qui permet entre autre d’éviter des malentendus entre les in­terlocuteurs.

Figure 1 : Schéma adapté de la communication
Figure 1 : Schéma adapté de la communication

Ainsi, l’on voit bien que l’enseignement de la grammaire n’est pas super­flu. Ger­main (1995) démontre les inconvénients de l’immersion adoptée par Kras­hen tels que par exemple la fossilisation précoce. Pour terminer son analyse, Ger­main (idem) conclut : ‘«’ ‘ tout plaide en faveur d’un enseignement explicite de la gram­maire, conjugué – idéalement – à des activités signifiantes de communica­tion ainsi qu’à des activités de rétroaction et de maintien des acquis ’ ‘»’.