3.3.3 Mécanismes cognitifs/comportementaux mis en jeu par l‘apprenant :

3.3.3.1 Mémorisation :

Dans ce chapitre, nous verrons quels sont les moyens privilégiés par nos deux supports pour favoriser la mémorisation de l’input grammatical.

Dans notre CD-rom, la mémorisation du nouveau lexique ainsi que de structures grammaticales employées en situation est favorisée chez l’apprenant de diffé­rentes façons :

  • la répétition classique d’un élément d’un côté à l’autre d’un même écran ;
  • la nécessité de voir sur un écran des éléments vus antérieurement mais qui ne sont pas visualisables simultanément.

Ce dernier moyen est indirectement imputable à la mise en page de chaque page du CD-rom : en effet, seulement deux pages sont disponibles en même temps sur cha­que écran.
Pour preuve, nous donnerons l’exemple de l’exercice 4 de la leçon 2. Dans cet exercice, l’élève a trois tâches à réaliser pour réussir l’exercice :

  • Ecouter le dialogue ;
  • Regarder et lire le texte du dialogue ;
  • Compléter les trous dans le dialogue lacunaire.

L’exercice est rendu plus complexe en cela que l’apprenant ne peut pas effectuer les deux premières tâches en même temps que la troisième, ce qui l’oblige à mé­moriser la forme des nouvelles structures et à s’efforcer de comprendre le sens avant de remplir les trous.
Ceci constitue donc une troisième tâche pour l’apprenant qui lui permet d’entamer son apprentissage et de commencer ou de poursuivre la mise en place de la gram­maticalisation du savoir interne.
Si on compare une page reliée 62 dans notre manuel à un écran sur notre CD-rom, prenons l’exemple cité ci-dessus issu du CD-rom et l’exemple p7/8 leçon 1 dans notre manuel, on peut constater que les pages issues du manuel transmettent en une seule fois beaucoup plus d’informations que le CD-rom (voir ces deux pages en annexe).

Cela engendre les conséquences suivantes :
Dans le manuel, il n’y a pas vraiment de séparation entre le point de départ où un fait de langue est introduit et sa progression, ce qui, du reste, est fortement positif. Cependant, contrairement au CD-rom, l’enseignant et ses élèves seront donc né­cessairement obligés de passer beaucoup plus de temps sur une page reliée. Cette méthode paraît un moyen efficace pour favoriser la mémorisation. A force de vi­sualiser la page et d’y rencontrer des lexèmes, l’apprenant, en plus de connaître la page reliée par cœur, aura appris un grand nombre de signifiés et photographier les signifiants correspondants.
Notre CD-rom offre plus de pages et chaque page contient au maximum deux élé­ments (ex : un dialogue et un exercice). Par conséquent, l’apprenant passe moins de temps sur chaque écran. C’est en comparant les deux supports que l’on s’aperçoit qu’une page reliée du manuel peut devenir très vite rébarbative car elle s’apparente presque à une méthode prisée par les behaviouristes, le conditionne­ment, si l’enseignant n’était pas là pour présenter le contenu différemment que sous la forme offerte par le manuel. En effet, c’est le contenu linguistique de la page et même au delà le contenu pictographique par exemple, qui, par insistance, finit par s’imposer à l’apprenant.
Avec le CD-rom, l’apprenant ne reste pas passif devant le savoir. Il a été obligé de le mémoriser par la mise en page ou il est contraint de faire des retours en arrière pour retrouver un élément du savoir à acquérir qu’il avait repéré antérieurement. Ainsi, c’est l’apprenant qui est actif et qui va chercher les connaissances et pas seulement le programme d’apprentissage.

Notes
62.

Désormais pour deux pages vis-à vis dans un manuel.