Complément d’informations sur le DELF et le DALF

Naissance et évolution du DELF et du DALF

Le DELF et le DALF, bien plus que de simples diplômes, sont des éléments constitutifs du français langue étrangère. Pour preuve, leur conception, voulue par le Ministère de l’Education Nationale français, a été comme une petite révolution dans le monde des certifications en FLE. Ce sont en effet les premières certifications engageant officiellement la France pour la reconnaissance des acquis en langue française, soit des examens à réglementation nationale, comme le baccalauréat. Mais surtout, la souplesse (pensons au système des unités capitalisables) et l’adaptabilité voulues par les concepteurs font que « pour la première fois, peut-être, c’est le système d’examens qui s’adapte aux programmes de formation et aux méthodologies en usage et non pas l’inverse. » (Faure, Laubepin et Lescure, 1987 : 24). On peut en effet se présenter aux unités que l’on veut, sans ordre préétabli, ni formation spécifique obligatoire à suivre auparavant ; les unités peuvent donc être adaptées à tous les rythmes d’enseignement/apprentissage.

En 1981, le ministre de l’Education Nationale, Alain Savary, met en place un groupe de travail susceptible de faire un état des lieux de la situation de l’enseignement du FLE. Ce groupe de travail, par l’intermédiaire du rapport Auba, propose en 1982 la création de filières universitaires de formation de professeurs de FLE, de postes d’inspecteurs généraux de FLE et de diplômes officiels français établis par le Ministère de l’Education Nationale pour certifier les compétences en langue française des étrangers. Dès 1983 ces propositions sont partiellement concrétisées ; la seule différence par rapport au rapport Auba réside en la création d’une mention FLE au lieu de la licence de didactique du FLE initialement proposée. Il faudra cependant attendre juin 1985 pour que la création du DELF (Diplôme Elémentaire de Langue Française) et du DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française) soit annoncée au Bulletin Officiel : ce sont deux diplômes composés d’unités capitalisables, organisés localement, en France par les rectorats, à l’étranger par la Commission Nationale (mixte : ministères de l’Education Nationale et des Affaires Etrangères), dont le président est le directeur du CIEP de Sèvres. Les premières sessions auront lieu en 1986. En 1988, un nouveau décret stipule que les titulaires du DALF sont dispensés de tout test linguistique à l’inscription d’une université française.

En 1992, un premier arrêté ministériel modifie le texte de 1985 : le DELF sera désormais divisé en deux diplômes différents (DELF 1er et 2nd degrés) et prend le nom de « Diplôme d’Etudes en Langue Française » ; d’autre part, certaines épreuves sont modifiées. Un nouvel arrêté est publié en mai 2000, qui allège et modifie d’autres épreuves.

De nouvelles modifications sont prévues pour octobre 2004 : le DELF et le DALF seront alors constitués de six diplômes distincts, chaque diplôme correspondant à un des niveaux définis par le Conseil de l’Europe. On renoncera alors au principe des unités capitalisables. Certaines épreuves seront aménagées, changées d’unités ou créées afin que tous les descripteurs du CECRL soient évalués au sein de ces diplômes.