Remarques sur la conception et l’organisation des examens

Un des aspects novateurs du DELF et du DALF à leur création a consisté en la décentralisation, alors que ce sont des diplômes à réglementation nationale : certaines décisions étaient en effet prises au niveau local (désignation des membres du jury, montant des droits d’inscription, conception des épreuves, …). Par exemple, en ce qui concerne la conception des examens, les commissions régionales ou les centres-pilotes pour le DELF et le DALF à l’étranger, organismes centralisateurs, créaient, avec l’aide des centres d’examens, des sujets qui étaient alors envoyés au CIEP pour vérification, et ensuite renvoyés, parfois avec suggestion d’amélioration, aux institutions citées plus haut. Cela permettait d’adapter par exemple le thème des sujets d’examens au public.

Aujourd’hui, au contraire, on assiste à une centralisation pour les sujets d’examens 14  : c’est le CIEP qui conçoit et fournit les épreuves et les centres ont à leur charge l’organisation des oraux et la correction des examens écrits. Chronologiquement, nous avons donc la conception des épreuves au CIEP, puis la transmission des sujets à un organisme centralisateur dans chaque pays, qui les redistribue en temps voulu aux différents centres d’examens. Ces derniers, quant à eux, recueillent les inscriptions, transmises au CIEP, publient les résultats, éditent les attestations de réussite pour chaque unité et distribuent les diplômes après l’obtention des différentes unités qui les composent 15 . Avec les nouveaux DELF et DALF surviendront peut-être des changements à ce niveau-là (« La stabilité des épreuves d’une session sur l’autre, d’un lieu à l’autre, doit également être garantie et en ce sens une réflexion sur le dispositif français nous semble souhaitable », Riba 2004 : 2).

Concernant les pratiques du DELF et du DALF, il n’existe pas de référentiel ; les points de repère que l’on peut avoir se trouvent dans les différentes publications de la Commission Nationale du DELF et du DALF (Annales, Guide de l’examinateur, Guide du concepteur de sujets, Guide des sujets). Nous pouvons y trouver certaines recommandations, qui, respectées, contribueraient à obtenir des conditions « idéales » de passation et de correction des examens ; or, nous savons par expérience que dans la réalité, ces conditions ne sont pas toujours réunies, parfois pour des raisons purement matérielles, comme le manque de personnel ou de moyens financiers. Voici cependant les recommandations concernant la correction des épreuves écrites du DELF et du DALF (Dayez 2003 : 20-22) :

Notes
14.

La date exacte de ce changement ne nous est pas connue. Cependant, elle est attestée en octobre 2003 dans une brochure éditée par le Centre Culturel et de Coopération près l’Ambassade de France au Vietnam, Les certifications françaises du DELF et du DALF. Guide pratique à l’usage de l’examinateur et du candidat : « [Le DELF et le DALF] sont gérés depuis Paris par le Centre International d’Etudes Pédagogiques qui réalise les épreuves, communes à tous les centres d’examens agréés dans le monde. » (p. 4).

15.

Cf. l’exemple de l’Alliance française de Rome sur Internet : http://www.alliancefr.it/delf_dalf_fr-org.htm