Synthèse des résultats

Pour synthétiser nos analyses, nous pouvons dire que les marques de correction les plus fréquentes concernent la compétence linguistique : les correcteurs des examens les signalent beaucoup plus que les erreurs relevant d’autres domaines, et nous-même aussi, lorsque nous avons essayé de faire un relevé des erreurs non soulignées. Cela s’explique sans doute pour deux raisons : d’une part, ce sont les erreurs les plus voyantes, car elles « sautent aux yeux », comme on dit familièrement ; d’autre part, dans la grille de correction du compte-rendu et de la synthèse, la compétence linguistique compte pour 12 points, c’est donc ce qui, aux yeux des concepteurs de ces examens, a le plus d’importance à ce niveau. N’oublions pas que les candidats titulaires de ces examens peuvent intégrer une université française sans passer de test de langue à l’entrée ; on attend donc d’eux qu’ils soient aptes à suivre les cours, rendre les différents travaux et passer les examens comme n’importe quel étudiant français.

Toutefois, nous ne voulons pas dire que les examinateurs du DALF dont nous avons analysé les copies ne tiennent pas compte du tout des savoir-faire requis dans le compte-rendu ou la synthèse de documents. Certains le mentionnent sur les copies, d’autres non. Lorsque cela est mentionné, c’est souvent quand l’élément en question est d’une certaine manière « voyant » : nombre de mots non respecté, absence de titre, morceaux du texte de départ recopiés, manque d’objectivité ou de logique, etc. Tout cela peut se signaler matériellement, clairement et simplement sur la copie par des signes (ponctuation, traits, soulignement, croix, etc.) et/ou un mot : le lecteur fait rapidement la relation entre le commentaire et la production sans avoir nécessairement besoin de se référer au document de départ. En revanche, lorsqu’il s’agit de commentaires relevant par exemple de la sélection des informations ou encore de la hiérarchisation des idées, comment le signaler avec concision sans l’expliciter et sans devoir se référer au document initial ? De plus, il ne faut pas surcharger la copie de commentaires, car elle doit rester lisible pour une éventuelle correction supplémentaire ou une lecture par la Commission Nationale du DELF et du DALF. Il serait donc possible que les correcteurs s’abstiennent de commentaires pour certaines catégories de la grille par choix de ne pas rentrer dans les détails : il s’agit en effet d’examens officiels, anonymes et pour lesquels les correcteurs ne disposent pas toujours de beaucoup de temps, et non d’épreuves de contrôle continu, par exemple (dans ce dernier cas, au contraire, il serait bon pour l’étudiant de disposer d’informations précises sur la construction de son travail afin de pouvoir corriger ses erreurs et progresser.). C’est pourquoi nous pensons que certaines catégories sont évaluées directement sur la grille de correction, c’est-à-dire par une simple note, sans que le correcteur ait fait un quelconque commentaire ou signalement à ce sujet dans la copie.

D’autre part, un point supplémentaire doit être évoqué : beaucoup d’erreurs, linguistiques ou relevant des savoir-faire en jeu, ne sont pas signalées par les correcteurs. Bien évidemment, tout correcteur peut oublier certaines erreurs (ou parfois choisit d’oublier, c’est-à-dire de ne pas en tenir compte) ; mais comment savoir s’il en a été tenu compte dans l’évaluation chiffrée ?

En dernier lieu, ne disposant pas du détail des points pour tous les examens, il est difficile de déterminer si tous les correcteurs ont utilisé de la même manière la grille de correction fournie et les recommandations qu’elle contient en ce qui concerne le nombre de mots. Cependant, il nous semblerait pertinent de concevoir une grille de correction qui soit plus détaillée que celle utilisée actuellement, ce qui limiterait sans aucun doute que certains correcteurs accordent plus de poids à une catégorie qu’à une autre. Rappelons-nous en effet que la grille propose 3 catégories avec un nombre total de points, mais qu’à l’intérieur de chaque catégorie il y a une liste de critères ; selon le correcteur, les points peuvent être partagés différemment entre ces critères. Dans ce cas, comment l’évaluation peut-elle être la même partout ?