Vers une proposition de nouvelles grilles d’évaluation

Quelles contraintes devons-nous respecter ?

Lisibilité et présentation de la grille

La présentation est très importante, car la grille doit être très fonctionnelle, claire, lisible. De nombreux spécialistes s’accordent pour dire que si trop de critères sont présents, ils surchargent la grille, qui perd donc en lisibilité ; les examinateurs ont alors beaucoup plus de difficultés à l’intégrer 26 . Il faudra donc faire une sélection parmi les critères, sept étant le chiffre maximal selon le CECRL : « Toute pratique de l’évaluation doit réduire le nombre de catégories possibles à un nombre manipulable. L’expérience montre qu’au-delà de quatre ou cinq catégories on est cognitivement saturé et que sept catégories constituent un seuil psychologique à ne pas dépasser. » (p. 145) Selon les exemples présentés dans le CECRL (p. 146-147), les critères sont cependant accompagnés d’échelles en annexe, voire d’autres catégories, afin d’être complets.

En ce qui concerne la présentation de la notation, les deux pratiques les plus courantes au DELF et au DALF sont les suivantes (Dayez 2003 : 16-17) :

La première possibilité est économique, puisqu’une seule grille de référence est utilisée pour toutes les copies, alors que dans le second cas, chaque copie induit sa propre grille de notation. Mais n’est-ce pas simplifier la tâche du correcteur que de lui laisser la possibilité d’identifier clairement une copie et la grille qui lui correspond ? D’autre part, la distribution des points de la seconde possibilité identifie clairement le zéro comme note possible, tendance qui semblerait parfois oubliée chez les correcteurs (Dayez 2003 : 17) ; en revanche, à cause de la lisibilité de la grille, toutes les possibilités pour l’attribution des points ne sont pas matérialisées, notamment les demi-points, ce qui est dommage. Cependant, il ne nous semble pas aisé d’aller plus dans le détail et de recourir aux quarts de points.

Nous pensons que les décisions concernant la matérialisation des points sur les grilles d’évaluation pourraient être prises par les centres d’examens en fonction de leur situation (nombre de candidats, d’examinateurs, possibilité ou non de photocopier facilement et en grand nombre, etc.). Une autre solution serait peut-être d’intégrer directement la grille dans la copie d’examen, vis-à-vis de la production, ce qui permettrait au candidat de savoir comment et sur quoi il serait évalué, et à l’examinateur d’avoir la copie et la grille systématiquement sous les yeux en même temps.

Notes
26.

Cf. Veltcheff & Hilton, 2003 : « L’important est de faire des choix clairs qui permettent :

- aux candidats de savoir exactement comment ils seront évalués ;

- aux différents correcteurs d’avoir une pratique harmonisée.

N’oubliez pas : rien ne sert de multiplier les critères. Au moment de la correction, l’évaluateur ne pourrait tous les mémoriser » (p. 122).

Cf. aussi Dayez 2003 : 18 (op. cit.) et CECRL p. 136 : « Il y a des limites au nombre et à la nature des catégories qu[e les examinateurs] peuvent manipuler comme critères. ».