Appréciations générales

Les grilles d’évaluation proposées ont donc été relativement bien reçues, plutôt aisées et agréables à manier, mais elles doivent être améliorées (celle de B1 apparemment plus que celle de B3) : nous retiendrons notamment que les correcteurs souhaiteraient qu’elles soient plus structurées, plus détaillées et précises, et plus rigoureuses pour les différents aspects mentionnés plus haut 32 . Cependant, même dans leur état actuel, nos correcteurs les jugent plus faciles à utiliser et plus pertinentes que les grilles d’évaluation officielles, justement à cause de l’introduction d’attentes explicites, que nous aurions voulues assez précises, mais qui finalement ne le sont pas assez. Il semblerait donc que les grilles gagneraient encore à être précisées. Un des correcteurs a d’autre part jugé les grilles proposées plus pertinentes parce que plus communicatives.

Selon les correcteurs, les changements à apporter prioritairement concernent donc le détail des attentes, qu’ils souhaiteraient encore plus poussé, tout particulièrement en ce qui concerne l’évaluation de la compétence linguistique où seraient concentrées les plus grandes injustices aux dires de l’un d’eux. La présentation de ces mêmes attentes serait désirée plus claire et aérée, avec par exemple des points par mots-clés à la place des phrases trop longues.

D’autre part, les correcteurs nous ont fait remarquer l’absence de données contribuant négativement à l’évaluation, au sens où le correcteur ne sait pas comment les traiter : que faire par exemple si le titre manque dans la synthèse ? Doit-on inclure les mots du titre dans le décompte des mots de la synthèse ? Pourquoi, si l’identification de la nature des documents fait partie des objectifs, n’est-elle pas introduite dans les grilles d’évaluation ? faut-il donc en tenir compte dans l’évaluation de la copie ? Un correcteur aimerait aussi voir apparaître le critère « reformulation » dans la grille de synthèse, où il a été oublié, car selon lui il y a beaucoup plus de « recopiage » dans les synthèses que dans les compte-rendus. Le problème du recours aux demi-points a aussi été soulevé.

D’un autre côté, un correcteur a souligné la nécessité d’avoir une grille de notation détaillée permettant de relever les notes de tous les candidats sur une même feuille, tout en présentant de manière succincte les critères retenus pour l’évaluation. Mais tout se passe comme s’il fallait réellement deux documents distincts pour l’évaluateur : une grille reproduisant brièvement les critères et une annexe explicitant les échelles de niveaux et les attentes. Cependant, cela ne représenterait-il pas trop de lecture pour le correcteur ? trop d’aller-retour entre la copie, la grille et son annexe ? Serait-il possible de concilier ces deux aspects en un seul document ? Cela semble à première vue assez compliqué. C’est ce que nous avons essayé de faire dans nos propositions et nous avons pu constater que le résultat n’est pas toujours probant, puisque les grilles obtenues sont parfois jugées pas assez aérées, tout en n’étant pas assez précises.

Enfin, sur le détail des attentes en compétence linguistique, deux positions s’opposent : d’une part, les correcteurs qui souhaiteraient un barème expliquant combien de points on enlève par erreur ou tranche d’erreurs ; d’autre part, ceux qui aimeraient voir la compétence grammaticale décomposée en plusieurs points, tels que la morphosyntaxe, la concordance des temps ou les constructions de phrases. Nous pouvons donc constater que les remarques concernant l’évaluation de la compétence linguistique priment sur le reste, alors que l’approche développée dans la grille d’évaluation est très communicative. Cela n’est pas sans nous rappeler les corrections relevées sur les examens constituant notre corpus, où la grande majorité des marques de correction se rapportait à la qualité de la langue ; or, dans ce cas précis, l’approche était plus centrée sur la norme linguistique. Il semblerait donc que, quelle que soit l’approche dans laquelle on se situe, c’est l’évaluation de la compétence linguistique qui cristallise l’attention des correcteurs – ou leurs divergences, d’ailleurs. Mais ce problème paraît bien insoluble…

Notes
32.

Cf. annexe 6 pour le témoignage d’un des correcteurs à ce sujet.