L’exemple des assistantes commerciales de Visenplastic

Le rôle de l’enrichissement des tâches, des zones d’autonomie et de responsabilité dans le développement des compétences :

Chez Visenplastic, le responsable commercial, par l’étendue de ses missions, est amené à prendre un certain nombre de décisions (garder un fournisseur ou l’évincer, décider des prix de vente, décider des rabais, décider des priorités de fabrication et des lancements de production, etc.), il est donc très présent sur l’ensemble des activités de Visenplastic et intervient fréquemment auprès du responsable préparateurs de version ou du magasin. Les autres secteurs de l’entreprise n’apparaissent pas dans le discours. Chaque fois qu’il le peut, il se substitue au bureau d’étude.

Le besoin de tout maîtriser n’incite pas le responsable commercial à déléguer ou favoriser la prise d’initiative ou de responsabilité. Il semble vital pour lui qu’aucune information ne lui échappe et il souhaite avaliser et valider toutes les actions (même l’envoi de pièces mouillées ou le contrôle des échantillons). Ceci a de nombreuses conséquences sur le travail des assistantes : polyvalence restreinte, parcellisation des tâches, démotivation, déprofessionnalisation, non-accès aux informations , isolement, sentiment d’être de petites mains, des assistantes avec un petit « a ».

Elles aimeraient : participer à la définition des objectifs et des plans de travail concernant l’équipe, être mises à contribution dans des groupes de travail (acteur de la qualité et non observateur ; élaboration d’outils et de procédures de travail, élaboration de solutions aux dysfonctionnements ou palliatives, etc.), être mises au courant des objectifs, résultats et contraintes du service, bénéficier des informations nécessaires à la bonne réalisation de leur travail (nouveau produit, produit à développer ou à placer, clients insolvables, clients débiteurs, visite de clients, clients phares, etc.), participer à la vie du service (salons, accueil clients…), connaître les autres métiers de l’entreprise, surtout la production et le BE, acquérir une culture produit pour pouvoir mieux conseiller les clients, les orienter.

D’autres éléments viennent conforter ces difficultés managériales : l’outil de travail. Les assistantes souhaiteraient non pas « changer de chef , mais déjà bénéficier d’un système de publication des prix afin de ne pas passer la journée à faire des devis, et pouvoir ainsi faire d’autres tâches plus valorisantes (relance, suivi, prospection…) ».

O : «  Sébastien passant à l’administratif, je vais au dispach où je travaille en binôme avec Cédric pendant une semaine et après on alternera une semaine sur deux préparation et dispach, c’est valorisant. Ca permet surtout de se rendre compte quand on est au dispach que c’est pas si facile que ça de distribuer équitablement des commandes et sans que les préparateurs se sentent persécutés. D’y être permet de mieux appréhender »

O : « J’aime mon poste de travail, c’est autre chose que la presse. Je travaille sur l’imprimeuse assembleuse. C’est plus intéressant, on touche plus de choses. Il faut préparer l’encre, faire les changements de couleurs, des réglages ». « J’aime surtout l’impression car on n’a pas qu’à refermer les cartons ».

[ Témoignages circonstanciés complémentaires en annexe (T17) ]