3.7.L’image de soi

L’image de soi peut se définir comme la représentation qu’un individu a de lui-même et de ses capacités à aborder le monde extérieur, c’est l’image « qu’un individu se fait du personnage qu’il croit être » (Reuchlin – 90). Le concept de soi ou l’image de soi se construit progressivement grâce aux expériences de la vie sociale, familiale et scolaire, qui façonnent progressivement l’individu. Une image de soi négative amène l’individu à devenir quelqu’un qui n’ose pas investir dans l’avenir, qui craint les situations nouvelles, qui est persuadé qu’il va échouer.

L’expérience antérieure peut influencer dans certains cas la manière de gérer et d’appréhender son poste de travail

Le fait d’avoir travaillé dans différentes entreprises permet selon certains interviewés d’élargir l’horizon de travail et la « palette de solutions » aux problèmes de production.

Le fait d’avoir eu à travailler dans un environnement difficile permet d’apprécier un nouveau lieu de travail

L’encadrement technique de production focalise son attention sur le développement et la mise en œuvre de compétences techniques (polarisation sur l’efficacité technique). Leur légitimité hiérarchique repose en grande partie sur leur expertise métier (jugement des subalternes).

O : « Vous savez, j’avais un magasin avant… J’étais commerçante… J’ai déposé le bilan… Non, je ne veux pas m’investir dans l’entreprise. Je fais juste ce que j’ai à faire… Je ne veux plus avoir d’échec… »

O : « Ils veulent que je fasse une formation. Ils rigolent un peu vous ne trouvez pas ? Vous savez quel âge j’ai ? En plus je vais pas y arriver. J’y arrivais pas à l’école, il y a pas de raison que j’y arrive là… Sinon je serais pas là à tirer des cartons… »

Au contraire une image de soi positive permet à l’individu de dépasser ses échecs, de les relativiser. Croire en soi est sans aucun doute un puissant moteur de l’apprentissage et un facteur déterminant de la réussite de l’action.

‘« Fonctionner de façon compétente suppose que l’on ait à la fois les compétences et les croyances relatives à sa propre efficacité qui permettent de les utiliser effectivement »
Bandura (1985)’

Mobiliser ses ressources suppose d’avoir confiance dans leur existence, dans sa capacité à les utiliser efficacement et dans leur potentiel d’évolution. Face aux situations inédites ou aux incertitudes, le sujet doit être capable de prendre des risques, d’accepter des missions nouvelles, de tolérer des procédures de tâtonnements, d’accepter de ne pas trouver tout de suite la bonne solution. Une image de soi positive va l’y aider. Grâce à cette image positive, il acceptera même de demander de l’aide sans craindre de paraître incompétent, « pas à la hauteur ». S’il est envahi par la peur du jugement d’autrui, il risque de ne pouvoir s’extraire du problème qui se pose à lui ou de se réfugier dans des pratiques antérieures qu’il ne cherche pas à faire évoluer.

L’image de soi pousse à l’action ou la retient, incite à l’effort ou à son évitement.

L’image de soi amène également à construire des compétences nouvelles si l’acteur estime qu’elles sont à sa portée, il mobilisera alors l’énergie nécessaire à cette élaboration.