Il faut remonter à la moitié du siècle dernier pour voir apparaître un intérêt marqué pour la psychologie des groupes dont on trouvera l’un des précurseurs avec Kurt Lewin (1951) et sa dynamique des groupes. Mais bien d’autres travaux ont contribué à la compréhension de la notion de groupe et à l’intérêt marqué pour l’étude des groupes : Bales (1951), Mucchielli (1967), Cartwright et Zander (1968), St Yves (1971), St Arnaud (1972) ou Landry (1995). Jusqu’au début des années 80, c’est le champ de la psychologie des groupes et ses domaines psychoaffectifs qui vont intéresser les chercheurs et qui verra des applications dans les domaines de l’organisation du travail et de la psychothérapie. Ensuite, on commença à s’intéresser aux domaines cognitifs et intellectuels des phénomènes de groupe en travaillant sur les problématiques de l’efficacité du travail en groupes comme formule pédagogique. On trouvera là notamment les travaux de Meirieu (1984), Mucchielli (1992), Davis (1993), Cohen (1994), Cossette et Poisson (1995) et Abrami et al (1996). Ils verront leurs applications dans de nombreux domaines et tout particulièrement ceux de l’enseignement et de la formation. Rien d’étonnant à cela à une époque où les connaissances augmentent de manière exponentielle et où le maître ou le formateur voit le savoir encyclopédique devenir hors de portée. Ils deviennent des médiateurs, des organisateurs des situations d’apprentissages, des guides, des tuteurs, etc. en développant une « pédagogie synergique » 235 .
PROULX Jean in « Le travail en équipe », Québec, Presses Universitaires du Québec 1999, p11