N’est-ce pas en quelque sorte le destin de tout idéaltype que de prendre la forme du mythe lorsqu’il extrapole la réalité et qu’il coïncide étrangement avec un point temporel correspondant à l’avènement des nouvelles organisations ayant valeur de rupture ou à tout le moins de différentiel de nouveauté comme c’est le cas avec les organisations qualifiantes? Dans ce cas l’idéaltype est sans doute à rapprocher de ce que l’auteur nomme « mythe de régénération » 258 par laquelle une société réaménage son avenir à l’occasion d’événements instituants qui ne relèvent pas de l’imaginaire mais du fait historique.
Par ailleurs, il nous semble que l’expression d’« organisation qualifiante » est une expression qui a évolué au fil du temps sous différentes dénominations et qu’elle revêt de ce fait, comme le mythe, une certaine valeur intemporelle car « non seulement il peut se rapporter simultanément au présent, au passé et à l’avenir, mais il est suffisamment souple pour s’adapter à des contextes historiques différents » 259 , ce qui lui confère valeur étiologique (rechercher les causes d’un phénomène).
LAGARDE Alain in « Le mythe, la science et la philosophie », Paris, Editions Ellipses 2001, p6
LAGARDE Alain, ibid p7