2.1.3. La professionnalisation des savoirs

Les savoirs jouent un rôle central dans la compréhension des professions. Raymond Bourdoncle a jadis distingué « profession » et « métier », les faisant se distinguer l’un de l’autre par le fait que les savoirs du premier se professent alors que ceux du second se transmettent surtout par la pratique, par imitation- imprégnation. Certains iront jusqu’à dire que « les savoirs d’une profession devront être suffisamment sophistiqués pour ne pas être aisément accessibles à l’homme ordinaire, ce qui confère au groupe professionnel, un certain mystère » 334 .

Ainsi pour l’activité enseignante, on peut distinguer les savoirs à enseigner et les savoirs pour enseigner. Ce sont les seconds qui sont l’objet d’une professionnalisation, ceux qui portent notamment sur la pédagogie, la psychopédagogie ou la didactique. Ils caractérisent la profession. C’est aussi une manière d’affirmer qu’il ne suffit pas de savoir pour savoir enseigner.

Il s’agit ici de répertorier, recenser, rationaliser, codifier les savoirs en vue de les transmettre. Ces activités pouvant être considérées comme autant de dispositifs contribuant à la professionnalisation des enseignants. Pour s’en convaincre, il suffirait de s’intéresser aux innombrables dispositifs d’analyse des pratiques aujourd’hui en vigueur dans les IUFM.

Un autre moyen de professionnaliser les savoirs seraient de les relier aux compétences et de ce fait de les incarner dans des pratiques qui leur donnent sens et finalité. Si on prend ici l’exemple des étudiants en sciences de l’éducation, un certain nombre d’entre eux regrettent de ne pouvoir rattacher les enseignements à une pratique. Pouvoir les rattacher à une pratique, pour ceux qui en ont une, est l’occasion de pouvoir les discuter, les interroger, les bousculer.. ou de se laisser convaincre.

Notes
334.

BOURDONCLE Raymond, ibid p123