Jusque là, on parle de professionnalisation d’une profession ou des savoirs liés à cette profession. Ici il s’agit de professionnaliser les personnes exerçant une profession, de les aider à se construire une identité professionnelle et d’acquérir savoirs et savoir-faire en situation réelle.
En d’autres termes, on parle de socialisation professionnelle.
Merton (1957) définissait la socialisation professionnelle, comme un « processus par lequel des gens acquièrent sélectivement des valeurs et attitudes, les intérêts, capacités et savoirs, bref la culture qui a cours dans les groupes dont ils sont ou cherchent à devenir membre » 335 . Le produit d’une telle socialisation professionnelle étant l’identité professionnelle.
La socialisation professionnelle entretiendrait donc des rapports de proximité étroits avec la formation ou le développement professionnel. Ainsi si l’on s’en tient à la définition que Jean Marie Barbier donne du développement professionnel, à savoir « Nous avons convenu d’appeler développement professionnel toutes les transformations individuelles et collectives de compétences et de composantes identitaires mobilisées et susceptibles d’être mobilisées dans des situations professionnelles » 336 . La synonymie est importante et peut prêter à confusion.
La socialisation professionnelle participerait donc de la professionnalisation mais n’en serait que l’un des éléments.
S’il existe différentes formes de professionnalisation et que de toute évidence ces dernières entretiennent des « rapports de solidarité » 337 , c’est la dernière forme qui retiendra notre attention dans la suite de ce travail.
BOURDONCLE Raymond, ibid p125
BARBIER Jean Marie in « Recherche et développement professionnel » éditorial, Recherche et formation n°17, 1994, p3
On ne peut en effet penser professionnalisation des savoirs sans coupler cet objectif avec celui de la professionnalisation des personnes