4.2. Second paradoxe : Entre logique de l’expérientiel et logique de l’expérimental. De Prométhée à Epithémée…

‘Parlant de Michel Strogoff, Jules Verne termine son récit sur cet aveu : « Ce n’est pas l’histoire de ses succès, c’est l’histoire de ses épreuves qui mériterait d’être racontée ». Et Michel Serres (1974) en écho : « nul ne devient homme, comme Michel, qu’en ramassant ses propres morceaux »
Michel Fabre (2003)’

La notion d’expérience telle que nous l’avons définie et envisagée relève d’un modèle intellectuel qui privilégie l’expérientiel au sens fort du terme. Or dans la pratique, le modèle intellectuel est bien souvent celui de l’expérimental.

Hans-Georg Gadamer (1976) proposait de distinguer dans l’expérience, l’expérientiel de l’expérimental. « L’expérimental renvoie à la dimension rationnelle de l’expérience dans laquelle un problème est traité et si possible résolu, cette solution devenant par-là, objectivable, répétable et capitalisable » 349 alors que l’expérientiel relève, lui, d’une épreuve subjective et singulière qui conduit l’individu à remanier « Ses représentations et ses identifications, voire en revenant sur ses erreurs et en faisant le deuil de ses illusions premières » 350

Notes
349.

FABRE Michel in « Existe-t-il des savoirs pédagogiques ? » in HOUSSAYE Jean et Al. « Manifeste pour les pédagogues » in ESF 2002, p110

350.

FABRE Michel, ibid p110