C/ Romains, Genevoix, l’héroïsme du quotidien :

Chez Romains, Prélude à Verdun et Verdun mettent en lumière une définition du masculin et du soldat qui s’appuie, elle, sur un solide bon sens et un réel altruisme, poussant les personnages à revendiquer le sens du sacrifice sans jamais s’éloigner de la dimension concrète d’eux-mêmes et du monde, sans jamais refuser les faiblesses et les insuffisances de leur qualité d’êtres humains. La guerre se présente à eux comme un monstrueux et terrifiant cataclysme contre lequel il est impératif de lutter pour détourner d’autrui la violence et la souffrance, quitte pour cela à y laisser sa propre vie. Aucune trace n’est perceptible d’une quelconque valorisation de la guerre, moins encore de son idéalisation utopique et désincarnée.

Genevoix, qui, contrairement à Romains a fait dans toute son horreur l’expérience personnelle du conflit de 14-18, la retranscrit fidèlement dans son Ceux de 14. Le même esprit guide et anime cette œuvre comme il avait inspiré celle de Romains. Le « je » constant rend peut-être plus poignante encore, parce que plus vivante et plus proche au lecteur, l’infernale apocalypse. On retrouve également cette conception du courage et de l’honneur virils qui caractérise les deux romans de Jules Romains, donnant de l’homme et du soldat l’image d’un héros ordinaire.