Les sources mobilisées

Pour mener à bien notre étude sur l’évolutiondes principes de destruction des déprédateurs en France entre l’aube du vingtième siècle et 1970, nous avons bien sûr été amenés à consulter des documents conservés aux Archives Nationales et Départementales (Rhône, Saône-et-Loire, et Drôme). Cependant ce type de sources s’est avéré largement insuffisant. Nous avons donc aussi fait un large usage de sources imprimées, périodiques notices et ouvrages.

Les Archives Nationales (séries F10, SPV, SDI) et départementales (séries 7 Mp, W), nous fournissent des informations collectées ou produites par des services et organismes officiels. Pour la période postérieure à la Libération, les archives du Service de la protection des végétaux, conservées à Fontainebleau, furent particulièrement précieuses dans la presque totalité des thèmes abordés dans notre travail. Mais, même dans ce cas, des compléments d’informations apparaissaient nécessaires. C’est ainsi, que la compréhension de la mise en place de la lutte contre le pou de San José, événement particulier, fut possible grâce un croisement des archives du SPV et des documents conservés au SRPV de Lyon. De même, le chapitre que nous consacrons aux avertissements agricoles, véritables avis officiels de traitements intègrent des informations en provenance des archives de la ville de Villefranche-sur-Saône. Quant aux archives départementales, elles permirent surtout d’envisager avec précision certains événements liés aux structures agricoles, aux infestations de déprédateurs comme aux moyens de lutte et ce, essentiellement dans une période comprise entre la fin du dix-neuvième et le début des années 1950.

Cependant, malgré les précisions qu’apportent les données collectées dans les différents lieux d’archivage consultés, nous aurions été dans l’impossibilité de présenter une vision globale de l’évolution des traitements phytosanitaires sans avoir recours à de multiples publications. Nos travaux de recherches furent tout d’abord orientés vers les périodiques consacrés à la protection des végétaux. Ces recherches furent rapidement étendues à d’autres publications agricoles ainsi qu’à des titres spécifiquement liés aux sciences naturelles, à la chimie, à la médecine humaine et vétérinaire. Nous devons signaler, que dans de multiples cas, la protection des végétaux reposant sur des connaissances liées aux destructeurs des cultures, les auteurs d’articles de biologie ou de sciences naturelles sont identiques à ceux qui opèrent des recherches appliquées. Si la collecte d’articles de périodiques offre souvent la possibilité de cerner l’évolution de la défense des végétaux, tout en appréhendant l’état d’esprit des auteurs, les ouvrages spécialisés dans les moyens de combattre les ennemis des cultures possèdent eux aussi un attrait évident en complétant les données partielles des articles. Les éditions successives de certains guides permettent par ailleurs d’apprécier l’évolution des préoccupations majeures en matière de déprédateurs.

Les publications considérées comme sources possèdent l’inconvénient de ne pas, ou rarement, laisser les praticiens s’exprimer. Cet écueil, qui engendrerait une vision faussée de l’application de la défense des cultures, est contourné grâce aux recoupements permanents effectués avec les documents des archives publiques.