Première partie. Nécessité et moyens de lutte contre les déprédateurs

Nous consacrons la première partie de notre travail d’une part à la présentation des ennemis des cultures et d’autres part à l’analyse des différents types de lutte employées pour combattre ces déprédateurs. Cette partie est divisée en cinq chapitres.

Le premier, parfois descriptif, nécessaire à la compréhension de l’ensemble, correspond non seulement à une évaluation quantitative des organismes nuisibles mais envisage également les causes des variations du nombre d’espèces vivant aux dépens des cultures françaises.

Le second chapitre est consacré à la lutte chimique. Tout d’abord, nous envisageons un décompte des substances utilisées et le rôle de l’Etat dans le contrôle de ces produits. Ensuite, nous développons deux études de cas particulièrement révélateurs des préoccupations agricoles, comme des enjeux médicaux, de l’Entre-deux-guerres. Il s’agit de substances utilisées comme insecticides : les arsenicaux et le pyrèthre.

Eu égard aux difficultés rencontrées pour obtenir des informations sur les pesticides de synthèse, le troisième chapitre permet d’appréhender l’utilisation de ces substances en considérant les effets secondaires et l’impact de ces derniers sur l’opinion publique et les structures scientifiques. Nous aborderons les évènements remarqués (destruction des abeilles, phénomènes de résistance, prolifération de nuisibles…), parfois dès la Libération, par des études de cas particuliers qui permettent souvent d’envisager les comportements des agriculteurs qui sont confrontés à une impasse issue de la lutte chimique généralisée.

L’abandon de l’usage unique de la chimie, notamment à partir des années 1960, faisant appel à des applications liées à la lutte biologique, le quatrième chapitre traite des moyens biologiques de lutte. Ces derniers étant antérieurs à la généralisation des procédés chimiques, nous avons décidé d’exécuter un aperçu de l’évolution de ces moyens de destruction durant le vingtième siècle. Nous envisageons alors les éléments les plus marquants, c’est-à-dire ceux qui laissent le plus de traces écrites et ce, sans omettre les réalisations contestées comme la myxomatose.

Enfin, l’ultime chapitre permet de comprendre l’apparition d’une nouvelle forme de lutte qui intègre à la fois des procédés chimiques et biologiques et qui apparaît au cours des années 1960. Comme nous l’avons fait précédemment, nous nous appuyons sur un cas particulier, à l’origine des premières opérations importantes.

Cette partie permet ainsi, d’une part de cerner ce que les spécialistes nomment ennemis des cultures, et d’autre part de percevoir l’application des principales méthodes de lutte qui font appel à des traitements ou des lâchers d’organismes vivants et ce, durant toute la période que nous nous proposons d’étudier.