III. Le pyrèthre : échec d’une implantation

Le pyrèthre, dont la principale espèce cultivée et exploitée est le Pyrethrum cinerariæfolium (nommée égalemment Chrysanthemum cinerariæfolium), est une plante, de la famille des composées, proche des chrysanthèmes. Originaire de Dalmatie, ce chrysanthème insecticide, comme il est souvent nommé, connaît une réelle extension en Albanie et dans les nations constitutives de la future Yougoslavie. Les principes actifs, dont les dénominations scientifiques varient quelque peu en fonction des progrès des analyses chimiques, de ce végétal sont concentrés dans les capitules et possèdent une innocuité certaine, avantage incontestable pour un produit phytosanitaire, envers les animaux à sang chaud.

Dans l’Entre-deux-guerres, l’usage du pyrèthre correspond à des insecticides agricoles destinés aux parasites des végétaux et des animaux, des substances liées la destruction des mouches et des moustiques et parfois des produits médicaux (dans la lutte contre les ectoparasites mais aussi les endoparasites). L’analyse des productions ne permet pas toujours de connaître la destination finale des pyrèthres mis sur le marché. Cependant, eu égard au caractère très particulier de cet insecticide, aux nombreux essais tentés afin d’acclimater cette composée, et surtout, après la Seconde guerre mondiale, à la mise au point des pyréthrinoïdes de synthèse, nous avons comme obligation de nous attarder quelque peu sur cette plante. Il est à noter également que le pyrèthre correspond à une substance toujours en usage dans les méthodes de production liées à l’agriculture biologique à la fin du vingtième siècle et ce, bien qu’il s’agisse d’un produit non spécifique dont les effets secondaires sur l’entomofaune auxiliaire demeurent mal connus par manque d’études de références298.

Notes
298.

Jean-François DEJOUX, Benoît SAUPHANOR, Effets secondaires des produits phytosanitaires utilisés en agriculture biologique, Profil bibliographique, ITAB (Institut technique d’agriculture biologique)-GRAB (Groupe de recherche en agriculture biologique), 1995, 20 p.