Bien que le colza soit une plante autogame, les abeilles jouent un rôle dans la fécondation de ce végétal. L’hétérogamie facultative, dont les abeilles constituent le principal vecteur, permet une augmentation de rendement d’environ 30389 à 50390 %. Celle-ci se traduit par un accroissement de la longueur des siliques ainsi que du nombre et de la masse des graines. Il convient d’ajouter que le jaune correspond à l’un des coloris perçu par les abeilles391. Bien qu’un tiers des fleurs françaises possède une telle couleur392, les surfaces cultivées en colza, masse jaune immense, attirent inévitablement les abeilles butineuses. Parfois l’augmentation des ruchers coïncide avec l’accroissement des surfaces ensemencées en colza au sein des départements producteurs d’oléagineux. Dans l’immédiat après-guerre, ce cas se présente en Seine-et-Marne et dans l’Oise. En revanche, dans d’autres départements, l’influence de la culture de colza sur l’apiculture est nulle (Ain, Allier, Yonne) ou peu probable (Ardennes)393. C’est pourquoi, nous devons apprécier d’une part l’expansion des cultures de colza et, d’autre part, les principaux déprédateurs liés à cette plante. La destruction des insectes nuisibles à cette crucifère entraîne, pour divers motifs, des mortalités parfois conséquentes chez les pollinisateurs domestiques. Les épandages phytosanitaires, mettant en péril les hyménoptères domestiques, possèdent une double répercussion agricole. Outre les diminutions de rendements éventuels, résultat d’une pollinisation moindre, la destruction des ruches entraîne inévitablement, au moins en théorie, une baisse de production de miel dans certains départements.
AN.-F., 5 SPV 50, J. LOUVEAUX, (Titre illisible), dans Résumé des rapports, présentés le 21 janvier 1949 à l’Institut d’hygiène alimentaire à Paris. [Fait suite à la réunion du 16 novembre 1948 du groupe d’étude “apiculture et traitements phytosanitaires”].
R. MURBACH, « Abeilles et colza », dans Revue romande d’agriculture, de viticulture et d’arboriculture, n°4, avril 1955, pp. 25-26
R.F. CHAPMAN, The insects : structure and function, seconde édition, Londres, The english universities press, 1971, 819 p.
Henri COUPIN, « La couleur des fleurs de France. Étude statistique », dans 30 e session de l’Association française pour l’avancement des sciences, 1909, pp. 500-520
AN.-F., 5 SPV 52, Henri SIRIEZ, Rapports des D.S.A. sur les pertes d’abeilles enregistrées en 1954 au cours des traitements du colza, Note destinée au Directeur de la production agricole, 29 septembre 1954, 7 p.