I. Reconnaissance de l’utilité des auxiliaires

Parmi la multitude d’auxiliaires potentiels, nombreux sont ceux qui, au cours du dix-neuvième et du vingtième siècle, sont évoqués, occasionnellement ou régulièrement, par des agronomes ou des naturalistes, comme susceptibles de seconder efficacement les praticiens s’adonnant aux productions végétales. Bien que souvent discrets, les arthropodes constituent l’embranchement le plus étudié, par ceux qui tentent, dès le dix-neuvième siècle, de cerner le rôle des organismes vivants alors dénommés “utiles”675, terme que nous conserverons, en synonyme d’auxiliaire, puisqu’il se réfère à une aide involontaire apportée aux agriculteurs. Outre ces animaux, certains vertébrés sont également évoqués, en particulier parmi les représentants de deux Classes : oiseaux et amphibiens.

Notes
675.

D’un point de vue agricole, la classification entre utile et nuisible peut se justifier par l’aspect anthropocentrique du jugement. De manière plus générale, l’évolution sémantique, liée aux changements sociétaux et à l’émancipation relative de l’Homme vis-à-vis des impératifs naturels, tend à supprimer cette notion. L’évolution de l’approche des sciences naturelles par les manuels scolaires en est une parfaite illustration [Voir à ce propos : Serge LAMBERT, « Quand l’écologie et la biologie s’appelaient histoire ou sciences naturelles, application aux animaux utiles ou nuisibles », dans Courrier de l’environnement de l’I.N.R.A., n° 38, 1999, pp. 23-38].