2. Extension des surfaces

Primitivement limité à quelques exploitations de la Drôme, le programme prend en considération, au cours de l’année 1969, des parcelles situées dans sept localités de l’Ardèche1176. Dès lors, certains conseillers agricoles1177 et quelques arboriculteurs1178 effectuent les contrôles visuels des populations de ravageurs. Les spécialistes du CERAFER peuvent ainsi se consacrer pleinement à certains vergers1179 tout en étant assurés d’une coopération permettant l’extension du programme initial. Les études confiées aux techniciens et agriculteurs, moins poussées, constituent une indication des possibilités d’applications pratiques. Ainsi, en 1969, les exploitants de 11 plantations de pommiers et 15 de pêchers participent, plus ou moins directement, à l’élaboration des méthodes de lutte intégrée1180.

Les travaux destinés à mettre en application la lutte intégrée, réalisés avec le concours des professionnels entre 1967 et 1970, constituent les fondements d’une véritable mise en pratique agricole des traitements orientés vers la lutte intégrée. Les stages nationaux, destinés aux techniciens agricoles, organisés par l’A.C.T.A., le C.E.R.A.F.E.R. et le S.P.V. permettent aux conseillers agricoles de prendre en mains la surveillance des vergers. Par ailleurs, afin de s’assurer la collaboration active des arboriculteurs, des séances d’information locales, menées à bien grâce au concours des G.V.A. et des C.E.T.A., favorisent la prise de conscience d’une nécessaire évolution des comportements phytosanitaires. Dès 1970, les spécialistes du CERAFER affirment : « Il semble donc que les conditions soient favorables pour que les organisations professionnelles entreprennent elles-mêmes la réalisation d’un programme lutte intégrée, c’est tout au moins la proposition que leur fait le CERAFER, en leur garantissant un appui technique »1181. En 1971, 40 exploitations agricoles, regroupées au sein de 10 organismes professionnels, reçoivent un appui technique du CERAFER afin d’orienter la conduite des traitements vers la lutte intégrée. La zone d’action comprend alors des propriétés situées dans quatre départements : Ardèche, Bouches-du-Rhône (ce qui permet de prendre en compte les vergers de poiriers), Drôme et Gard. Il est à noter que dans d’autres départements, comme l’Isère dès 1970, un appui technique (vergers pilotes et stages de formation) est offert aux exploitants par des organisations professionnelles, travail qui permet, lors de la reprise du programme par l’A.C.T.A. en 1974, de développer rapidement « la recherche appliquée et d’en valoriser les principes »1182. Le tableau ci-après dresse l’inventaire des organismes prenant part, exclusivement dans les départements concernés par l’action technique du Sud-est, à la mise en place d’une lutte chimique aménagée1183.

Tableau n° 27. Organismes de la vallée du Rhône (au sens large) intéressés au développement de la lutte intégrée en 1971.
Drôme Groupement de Loriol
  Coopérative fruitière de Saint-Rambert
  Foyer de progrès agricole de Die
  4 exploitations non rattachées
Ardèche G.V.A. de Privas
  G.V.A. d'Aubenas
  G.V.A. de Basse Ardèche
Bouches-du-Rhône G.R.C.E.T.A. de Basse Durance
  C.E.T.A. de Salon-de-Provence
Gard S.I.C.A. “Covial”
  Coopérative conserve Gard

La participation des groupements de producteurs au programme de développement de la lutte intégrée se traduit inévitablement par une augmentation des surfaces et une légère extension du nombre d’essences fruitières soumises aux nouvelles méthodes de lutte. Le tableau ci-après répertorie l’évolution du nombre et des surfaces (exprimées en hectares) des vergers conduits en lutte dirigée entre 1967 et 1973.

Tableau n° 28. Nombre et superficie (en hectares) des vergers conduits en lutte dirigée.
Année Pommiers Pêchers        
      Nbre Surface Nbre Surface  
               
1968 6 9 7 22     31
1969 11 14 15 40 1 2 56
1970 11 14 15 40 4 9 64
1971 14 47 38 140 9 16 203
1972 36 94 70 480 14 28 602
1973 30 142 90 700 12 41 883

Notes
1176.

Jean-Paul GENDRIER, Jean-Noël REBOULET, Lutte intégrée en verger, observations sur les modalités d’application de ce procédé de protection phytosanitaire, Société des agriculteurs de la Drôme/CERAFER, Valence, 1969, 32 p. [Les localités ardéchoises sont : Aubenas (com.), Auriolles (com.), Baix (com.), Flaviac (com.), Privas (com.), Saint-Didier-sous-Aubenas (com.), Saint-Pierre-sous-Aubenas (com. d’Aubenas)].

1177.

Les techniciens officient dans quatre communes: Auriolles, Baix, Flaviac en Ardèche, Rousset dans la Drôme.

1178.

Les agriculteurs prennent l’étude en mains en plusieurs lieux : Cliousclat, Mirmande, Ponet, Saulce, Sauzet pour la Drôme et Saint-Didier-sous Aubenas, Saint-Pierre-sous-Aubenas en Ardéche.

1179.

Drôme : Alixan, Beaumont-lès-Valence, Besayes, Bourg-les-Valence, Châteauneuf, Charpey, Livron, Saint-Didier-les-Valence, Saint-Marcel-les-Valence, Saint-Rambert-d’Albon, Saint-Sorlin-de Valloire.

1180.

Chiffres extraits de Jean-Paul GENDRIER, Jean-Noël REBOULET, « Exemples d’application des méthodes de lutte intégrée contre les ravageurs des pommiers et pêchers dans la moyenne vallée du Rhône », dans Bulletin technique d’information, n° 249, mai 1970, pp. 323-334.

1181.

Jean-Paul GENDRIER, Jean-Noël REBOULET, Lutte intégrée en verger, observations sur les modalités d’application de ce procédé de protection phytosanitaire, Société des agriculteurs de la Drôme/CERAFER, Valence, 1970, 40 p.

1182.

Bénédicte GLORIEUX, « La lutte intégrée en Isère : une longue expérience », dans Adalia-Bulletin d’informations techniques « Club protection raisonnée Rhodiagri-Littorale », n°22-23-24, 4e trimestre 1992-1er trimestre 1993, pp. 30-31

1183.

Jean-Paul GENDRIER, Jean-Noël REBOULET, Lutte intégrée en verger, résultat de l’application de ce procédé de protection phytosanitaire, Société des agriculteurs de la Drôme/CERAFER, Valence, 1971, 51 p. [La numérotation de ce fascicule est incomplète car elle ne prend pas en compte les conclusions, placées après les annexes. Les 51 pages correspondent à un comptage total du volume de ce compte-rendu].

1184.

•G.V.A. : Groupement de vulgarisation agricole. Il s’agit d’une émanation des F.D.S.E.A, fédérés au sein de la F.N.G.V.P.A. (Fédération nationale des groupes de vulgarisation du progrès agricole), section de la F.N.S.E.A.

•C.E.T.A. : Centre d’études techniques agricoles, G.R.C.E.T.A. : Groupement régional des Centres d’études techniques agricoles

1185.

Jean-Paul GENDRIER, Henri-Georges MILAIRE, Jean-Noël REBOULET, J. THIAULT, Bilan de sept années de lutte intégrée en vergers dans le sud-est de la France, Ministère de l’Agriculture (Direction de la production des marchés et des échanges extérieurs)/Société des agriculteurs de la Drôme/ C.T.G.R.E.F. (Groupement d’Aix-en-Provence)/I.N.R.A. -Département de zoologie, (1973),112 p.