4. Éléments d’appréciation économique

Les divers comptes-rendus, réalisés par les responsables et applicateurs du programme de lutte intégrée, prennent en compte deux types de gains liés à ce nouveau comportement phytosanitaire. Le plus quantifiable correspond à la réduction des coûts engendrés par la limitation des épandages. Le second, moins facile à évaluer, traduit la volonté de diminuer les pollutions. Ces dernières, fort variées, sont, dans un cadre strictement économique, essentiellement considérées sous l’aspect des résidus chimiques présents dans les produits agricoles. La consommation des denrées agricoles étant indissociable de l’état d’esprit général des acheteurs et des règlements des pays importateurs, seuls les produits ayant une faible teneur en résidus toxiques sont effectivement commercialisables.

Mais, si les propagandistes de la lutte intégrée évaluent, ou tentent de définir, les bénéfices que peuvent tirer les agriculteurs, ils n’omettent pas de présenter les inconvénients résultant de ce moyen de protection phytosanitaire. Les coûts inféodés à la lutte intégrée correspondent soit à la surveillance des parcelles, soit aux pertes consécutives à un déficit de traitements (déclassement des produits ou production plus limitée). Pour cerner l’impact financier, les défenseurs de la lutte intégrée considèrent l’évolution des gains et des pertes pour quelques vergers particuliers. Les résultats obtenus permettent une extrapolation, considérée comme valable pour un secteur géographique et une culture spécifique. Dès lors, « les résultats peuvent se présenter comme un véritable bilan comptable »1194.

Notes
1194.

A.N.-F., 5 SPV 197, Jean THIAULT, Bilan de cinq campagnes d’application de la lutte intégrée en vergers, Division Productions fruitières du CERAFER (Centre d’Aix-en-Provence), 15 décembre 1971, 7 p. [En fait il s’agit plutôt d’un compte de résultat partiel, traduisant l’opération consistant à soustraire des montants des produits, l’ensemble des charges liées à la protection phytosanitaire].