La Ligue nationale de lutte contre les ennemis des cultures représente un organisme particulier dont le seul objectif consiste à développer la mise en œuvre pratique des méthodes sanitaires destinées à augmenter les productions végétales. Comme le rappelle son Président en 1966, les objectifs de la Ligue, dont les statuts se modifient cependant au cours du siècle pour s’adapter aux réalités, ne change pas depuis sa fondation puisqu’elle doit servir « à renseigner les usagers de façon aussi impartiale que possible sur les produits antiparasitaires et les appareils de traitements, à vulgariser les meilleurs méthodes de lutte contre les ennemis des cultures par des publications, des conférences, des congrès en même temps que par des démonstrations et des essais »1217.
La période de création, entre 1926 et 1931, d’une association autonome par des scientifiques et agronomes de haut niveau, mérite, en dehors des explications liées à la structure elle-même, que nous essayions d’entrevoir l’état d’esprit des fondateurs. Cet éclairage permet de s’attarder sur les réalisations de l’organisation, en lien avec les agriculteurs, en relatant succinctement les principales évolutions intrinsèques à l’organisation. Nous ne pouvons négliger, en particulier, les changements statutaires de la fin des années 1950 qui transforment une société savante en une fédération d’organismes agricoles connue par la suite sous le sigle F.N.G.P.C. (Fédération nationale des groupements de protection des cultures)1218. Dans ce chapitre, nous traiterons également des premières organisations locales de défense, initiées par certains des créateurs de la Ligue dès le début du vingtième siècle. Il ne s’agit pas d’opérer une digression mais de percevoir les étapes successives qui amènent des scientifiques à diriger des organismes professionnels. Le chapitre suivant est, quant à lui, entièrement consacré aux organismes locaux de protection des végétaux et aux fédérations départementales représentées par la Ligue puis par la F.N.G.P.C. En effet, en dehors d’un rôle dévolu à la synthèse des données scientifiques applicables à l’agriculture, la Ligue sert « de marraine aux fédérations départementales auxquelles le législateur n’avait pas pensé à donner une tutrice nationale »1219.
Archives de la F.N.G.P.C., Rapport moral du Président Rolland Beaulieu présenté à l’A.G. du 9 mars 1966
Les statuts successifs et un commentaire sont insérés en annexe.
Jean LHOSTE, Pierre GRISON, La phytopharmacie française, Chronique historique, Paris, I.N.R.A., 1989, 280 p. [Citation d’un courrier de François Le Nail en p. 207].