3.Les journées d’informations 

Les 28 et 29 novembre 1956, la F.N.P.C. organise des journées techniques reposant sur une conception différente. Cette manifestation est la première d’envergure nationale fondée sur l’étude unique d’un problème phytosanitaire particulier. Bien que ce colloque permette à la société Shell de projeter un film intitulé “Alerte aux insectes”, la totalité des communications (trente au total) et débats traitent de la malherbologie et du désherbage1435. La mise en place de ces séances de travaux revient à Jacques Angrand, premier Vice-président de la Fédération nationale et Président de la fédération départementale de Seine-et-Marne, aidé dans sa tâche par un ingénieur de la station de la Dargoire (Rhône), Poignant, chef de la section herbicide de Pechiney-Progil. Plus de 400 personnes assistent à ces conférences et débats, divisés en quatre périodes d’une durée de trois à cinq heures et qui se déroule dans la salle de conférence du musée Guimet à Paris. Le succès de cette opération « est la preuve que le sujet intéressait aussi bien les producteurs-agriculteurs que les chercheurs des usines et des laboratoires, les services administratifs du Ministère de la rue de Varenne, les fabricants de produits et d’appareils de traitements, les entrepreneurs de travaux de défense et les vendeurs qui sont au contact des usagers »1436.

Ce type de manifestations se poursuit au cours des années suivantes. Du 25 au 27 novembre 1958, les journées d’études et d’information de la F.N.G.P.C. traitent des fongicides. « De nombreux techniciens de l’industrie, ainsi que des représentants qualifiés des agriculteurs avaient été conviés à suivre les exposés et à participer aux débats »1437. Deux ans plus tard, l’essentiel des phénomènes phytosanitaires d’actualité sont épuisés avec le déroulement des Journées françaises d’études et d’information consacrées aux insecticides agricoles. Le cycle débuté en novembre 1956 semble donc s’achever1438. Les demières conférences, comme précédemment, se déroulent au Musée Guimet du 24 au 26 novembre. Trois cent cinquante personnes participent aux séances de novembre 1960 animées par 52 conférenciers. « La répartition des congressistes était la suivante : un tiers d’“administratifs” (I.N.R.A., Protection des Végétaux, Services agricoles, Facultés, etc.), un tiers de techniciens de l’industrie phytosanitaire et de laboratoires privés, un tiers de représentants des agriculteurs (C.E.T.A., Chambres d’agriculture, Coopératives, Groupement de défense, vulgarisateurs) »1439. Afin de compléter utilement la lutte contre les déprédateurs, une nouvelle journée, consacrée aux vertébrés nuisibles, organisée grâce à l’I.N.R.A., se déroule à Versailles le 18 mai 19611440. Enfin, ultime complément concernant les animaux nuisibles, des sujets très particuliers sont traités les 16 et 17 novembre 1961, toujours grâce au concours de l’I.N.R.A. et sous l’égide de la F.N.G.P.C. Sont abordés au cours de ces deux jours les problèmes de lutte biologique et de lutte intégrée, les recherches en matière de nématologie et la protection des forêts et du bois mis en œuvre.

Si, pendant cinq années, les journées d’information permettent d’opérer un tour d’horizon des principaux secteurs de la défense des végétaux, la fin d’un cycle ne peut déboucher que sur une nouvelle période d’exposés scientifiques et techniques. De nouvelles rubriques s’ajoutent cependant aux précédentes.

Le désherbage est à nouveau à l’honneur en décembre 1961 grâce au congrès organisé par le Comité français de lutte contre les mauvaises herbes (COLUMA). Désormais, jusqu’à l’autonomie de cette structure de la F.N.G.P.C., en 1976, les séances d’information du COLUMA deviennent bisannuelles1441.

Au cours des années 1960, la F.N.G.P.C. ne s’intéresse pas uniquement aux déprédateurs et aux produits (biologiques ou chimiques) destinés à les détruire. Ainsi, en septembre 1962, la F.N.G.P.C. organise à l’E.N.S.A. de Grignon des journées d’études consacrées aux appareils de traitements. Ces journées consacrent un travail commun réalisé avec une dizaine de structures professionnelles spécialisées1442. Parallèlement à ces journées d’études, la F.N.G.P.C. propose la tenue, durant la même semaine, du second congrès international de l’aviation agricole. L’usage des aéronefs est alors considéré comme une méthode d’avenir dont l’efficacité1443 reçoit un écho favorable parmi les responsables des structures agricoles. La présidence de cette manifestation est alors assurée par le responsable de l’A.C.T.A. et le secrétariat général par le Président de la F.N.G.P.C. Ainsi, « les participants des Journées françaises et du Congrès international ont pu d’ailleurs se faire eux-mêmes une doctrine en discutant avec des représentants de compagnies aériennes françaises ou étrangères et en appréciant le travail des avions et des hélicoptères en vol à Grignon »1444.

Par la suite, les sujets développés sont plus classiques. En mai 1967, la F.N.G.P.C. organise une session abordant les substances de croissance. Du cinq au sept février 1969, les maladies des plantes sont étudiées. Le Directeur général de l’I.N.R.A. affirme alors que cette manifestation entre « dans la tradition de Fédération nationale des groupements de protection des cultures dont la vocation est d’informer, par l’intermédiaire des techniciens et des conseillers agricoles, les agriculteurs et les producteurs qui ont à se défendre contre les ennemis des cultures »1445. Du trois au cinq novembre 1971, les conférences abordent à nouveau les problèmes liés aux nématodes. La F.N.G.P.C., souhaite alors accroître la lutte contre ces ennemis peu connus des agriculteurs. L’allocution introductive des journées affirme en effet que, nationalement, si les pertes correspondent à « des centaines de millions de francs », seuls 6 000 hectares sont soumis à un traitement nématicide1446.

Notes
1435.

« Programme des Journées françaises d’information de la fédération nationale de protection des cultures », dans Phytoma, novembre 1956, pp. 42-43

1436.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 4 octobre 1957.

1437.

Georges VIENNOT-BOURGIN, « Les fongicides agricoles » [Présentation d’ouvrage], dans Comptes-rendus des séances de l’Académie d’agriculture de France, tome 46 ( vérifier tome ), 1960, pp. 369

1438.

ANONYME, « Journées françaises d’études et d’information consacrées aux insecticides agricoles », dans Phytoma, septembre-octobre 1960, p.45

1439.

F.L., « Les journées françaises sur les insecticides », dans La défense des végétaux, décembre 1960, n°84, p. (retrouver la page)

1440.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 8 mars 1962.

1441.

Se reporter à la section suivante (Chapitre 6, section IV.B.)

1442.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 7 mars 1963.

1443.

Se reporter pour les traitements aériens sur les cultures de colza au Chapitre 3, « Les effets secondaires des pesticides », section I. C.2.

1444.

François LE NAIL, « L’utilisation phytosanitaire de l’aviation agricole », dans La défense des végétaux, septembre-octobre 1962, pp. 8-10 [Cet article est suivi par des communications de deux animateurs du Congrès].

1445.

Jean BUSTARRET, « Ouverture des journées », [p. 7-9], dans Les maladies des plantes, Journées françaises d’études et d’information, Paris, 5,6,7 février 1969, Paris, ACTA, 744 p.

1446.

RITTER, « Les nématodes et l’agriculture », [pp. 9-12], dans Les nématodes des cultures, Journées françaises d’études et d’information, Paris, 3,4,5 novembre 1971, Paris, ACTA, 828 p.