« Le COLUMA n’est pas seulement une association vouée uniquement à l’organisation de ces conférences : il a une activité permanente et il essaie de jouer le rôle défini à sa fondation et qui est d’être d’abord le lieu de rencontre des chercheurs privés, des chercheurs officiels, des utilisateurs et des professionnels qui se préoccupent des questions de désherbage »1465. Le COLUMA est divisé en sections dont chacune oriente ses recherches en fonction d’un groupe de plantes.
Par ailleurs, l’un des premiers groupes de travail du COLUMA provient de l’A.C.T.A., au sein de laquelle il fonctionnait depuis quelques mois, et concerne l’étude des risques d’emploi des herbicides pour les cultures sensibles.
« L’une des missions de ses sections est de préparer des conseils à diffuser très largement auprès des agriculteurs pour leur donner des directives, leur indiquer certaines précautions et fixer les normes d’emploi ». Ce type de travaux impose la mise en place de protocoles d’expérimentations permettant de comparer les résultats. Les protocoles expérimentaux sont par ailleurs du ressort de la Commission des essais biologiques (C.E.B.), émanation de la S.F.P.P. , mise en place à la suite du congrès international de la protection des plantes de 1952. De nombreux membres du COLUMA travaillent également au sein de la C.E.B. En réalité les deux organismes se complètent et le COLUMA effectue essentiellement un rôle de vulgarisation et d’information.
En 1971, au terme d’une dizaine d’années de fonctionnement, Jean Bustarret énonce rapidement les réalisations récentes du COLUMA. Il définit alors 15 groupes de travail repartis en deux catégories.
La première prend en considération les membres du COLUMA orientant leurs actions vers une culture (betteraves par exemple) ou une catégorie de plantes domestiques (céréales, arbres fruitiers, forêts…). De nombreuses brochures de vulgarisation, sont élaborées par le COLUMA, en collaboration avec les instituts techniques et diffusées par ces derniers aux producteurs. Ainsi, l’I.T.C.F. distribue un document contenant des conseils pratiques pour le désherbage des céréales, une publication sur l’emploi des herbicides dans les cultures de légumineuses fourragères ou encore le désherbage des prairies temporaires et permanentes. D’autres organismes professionnels, comme l’Institut technique du lin (I.T.L.), le Centre technique des oléagineux métropolitains (C.E.T.I.O.M.), l’Institut national de vulgarisation pour les fruits, légumes et champignons (I.N.VU.F.L.E.C.), ou l’Institut technique de la betterave (I.T.B.) publient également des brochures résultant des travaux du COLUMA. Dans certains cas, outre les publications de vulgarisation, les collectifs de travail du COLUMA participent à des manifestations de terrain. Le cas se présente pour le groupe étudiant le désherbage des betteraves. La lutte contre les mauvaises herbes est associée à la mécanisation complète des cultures de betteraves. Pour en prouver l’intérêt, le COLUMA participe par ailleurs à la démonstration internationale des travaux de printemps qui se tient à Champeaux en mai 1969.
La seconde classe présentée par Jean Bustarret en 1971 concerne des groupes de travail qui s’intéressent à des phénomènes généraux comme les résidus d’herbicides dans les sols ou les modifications des techniques culturales dues à l’usage des herbicides. Dans le cas d’études générales, le COLUMA diffuse également des notes d’informations. Ainsi, le groupe chargé de l’étude des risques de dégâts d’herbicides sur les cultures voisines des champs traités.
Les recommandations formulées sont, en 1970, inscrites sur les emballages de produits herbicides. « Ce texte a reçu une très large diffusion dans la presse agricole et auprès des Caisses d’assurances agricoles départementales, afin que leurs assurés soient avertis des risques et des précautions à prendre »1466.
Jean BUSTARRET, « Allocution d’ouverture », dans Comptes-rendus des journées d’étude sur les herbicides, Seconde conférence du COLUMA, Paris, 19 & 20 décembre 1963, pp. 5-7
Jean BUSTARRET, Allocution d’ouverture », dans Comptes-rendus des journées d’étude sur les herbicides, Sixième conférence du COLUMA, Cannes, 8,9 & 10 décembre 1971, pp. 1079-1087