2. L’après-guerre

Dès l’exercice 1947, les conférences reprennent normalement le troisième jeudi de chaque mois, excepté d’août à octobre. Au cours de cette année 1947, les communications majeures abordent essentiellement le matériel de traitement ou les nouvelles substances chimiques1472. Une phrase du secrétaire général de la Ligue résume, en 1949, le choix des thèmes développés au cours des réunions mensuelles : « Toutes les questions d’actualité ont retenu l’attention de la Ligue et des communications ont été faites par des personnes qualifiées ». En réalité, plusieurs conférences traduisent une avance certaine sur les méthodes utilisées massivement par les agriculteurs. Ainsi, en novembre 1948, les membres de la Ligue assistent à une présentation des recherches en cours concernant les esthers phosphoriques ou encore à un exposé sur le T.T.C., nouvel insecticide de synthèse1473. Véritable interface entre recherches scientifiques et préoccupations des agriculteurs, les travaux de la Ligue abordent non seulement les pesticides sous leurs aspects bénéfiques pour les productions mais aussi sous l’angle des effets secondaires néfastes. C’est ainsi qu’au printemps 1950, l’une des séances permet d’appréhender les conséquences de certains traitements insecticides sur les abeilles domestiques1474.

De 1946 au début des années 1960, les divers exposés ne correspondent pas à un enseignement à sens unique. De nombreuses discussions succèdent aux conférences techniques dans une ambiance qualifiée de « climat de sympathie, de franchise et de courtoisie »1475. Dès 1952, l’antagonisme entre les membres assidus des nombreuses réunions et les adhérents provinciaux s’informant par le bulletin de l’organisation apparaît clairement. Afin de réserver une meilleure audience à l’ensemble des communications, un accord avec la Société de phytiatrie se dessine. Cette dernière se voit attribuer les thèmes les plus scientifiques, la Ligue se réservant les aspects essentiellement techniques1476.

Bien que la fin des années 1950 marque de nombreux problèmes financiers pour les fédérations départementales et donc pour la Ligue, les réunions, dites parfois « du troisième jeudi », se poursuivent pendant cette période. Une évolution des thèmes débattus coïncide avec la nomination, le 15 avril 1957, de François Le Nail comme secrétaire général de la Fédération nationale. Ce dernier considère en 1960, que les conférences « constituent de véritables carrefours interprofessionnels ». Il appuie son affirmation sur le fait que « plus de vingt matières actives nouvelles y ont été présentées et étudiées » en une année1477.

Dès cette époque, les réunions mensuelles tendent à laisser « une place de plus en plus importante à la description des matières actives nouvelles ». Il ne s’agit pas d’envisager la question sous un angle purement chimique mais d’entrevoir les résultats d’essais d’efficacité et les meilleurs moyens d’épandage. Les responsables de la Fédération considèrent que « cette confrontation des thèses officielles (c’est-à-dire de la Recherche), des besoins des utilisateurs et des possibilités offertes par l’industrie est extrêmement utile »1478. Afin d’assurer la « diffusion des précieux renseignements recueillis », ces derniers sont publiés dans La Défense des végétaux. Cependant, l’assistance des exposés mensuels semble restreinte car les séances réunissent, « autour de trois conférenciers, une élite de techniciens intéressés par des résultats d’essais ou la présentation de matières actives nouvelles »1479. Par ailleurs, les responsables de la Fédération nationale considèrent les neuf ou dix réunions annuelles d’information comme trop nombreuses. La multiplicité de ce type d’assemblée parisienne et la baisse du nombre de questions à caractère exceptionnel soumises au débat risquent d’engendrer une diminution de l’intérêt porté par le public considéré aux manifestations mensuelles de la Fédération nationale. L’Assemblée générale de mars 1964 prévoit, pour remédier à ce nouveau problème, d’espacer les conférences techniques1480. Ce phénomène ne pose que peu de difficulté quant à la diffusion des travaux de la F.N.G.P.C. Les publications de la Ligue, opérées par le biais de La défense des végétaux, intègrent, depuis près de deux années, d’autres sujets que ceux traités lors des séances mensuelles. En 1965, la FNGPC renonce à organiser plus de trois séances. Trois raisons sont invoquées. La première, comme nous l’avons déjà évoqué, résulte de l’organisation de nombreuses conférences similaires, régulièrement tenues, par la S.P.P.. La seconde tient au regroupement de toutes les questions relatives au désherbage dans les travaux du COLUMA. Quant à la dernière cause, indissociable des deux précédentes, elle concerne la raréfaction des thèmes d’études originaux concernant les multiples déprédateurs1481.

Nous devons remarquer, au cours de l’année 1966, que les réunions, toujours nommées du « troisième jeudi », abordent essentiellement l’usage des pesticides et, en particulier des herbicides. Cependant, sensible aux diverses orientations prises en matière de protection des cultures, la F.N.G.P.C. appréhende également des sujets liés à des usages chimiques moins absolus. Ainsi, en janvier 1968, Billioti, Directeur de la station centrale de zoologie agricole, présente un exposé intitulé “Perspectives de la lutte intégrée en France” 1482.

Les réunions techniques sont citées dans les comptes-rendus d’activités jusqu’en 1981. Au cours de l’année 1980, une cinquantaine de personnes assistent régulièrement à ces séances1483.

Notes
1472.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 15 avril 1948.

1473.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 17 février 1949.

1474.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 15 février 1951.

1475.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 20 mars 1952.

1476.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. de 1953.

1477.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 9 mars 1961.

1478.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 8 mars 1962.

1479.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 7 mars 1963.

1480.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 12 mars 1964.

1481.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 9 mars 1966.

1482.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 7 mars 1969.

1483.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 22 avril 1981.