4. Rubriques et évolution des préoccupations de la revue

La Défense des végétaux est le reflet des préoccupations de la Ligue puis de la FNGPC. Ainsi, en regroupant les articles de façon thématique, il devient possible d’appréhender les centres d’intérêt de la revue. Le graphe ci-après, permet, en prenant quelques années, espacées régulièrement dans le temps, de cerner, avec une relative précision, l’évolution des sujets traités concernant la France métropolitaine. Nous nous sommes inspirés du classement réalisé en 1980 par les rédacteurs de la défense des végétaux lors de la publication de l’ensemble des articles diffusés entre 1975 et 1980. Cependant, afin d’homogénéiser la présentation des rubriques existantes, nous avons opéré quelques modifications. Ainsi, la classe “céréales” comprend le maïs, souvent séparé des autres céréales dans les revues professionnelles. De même, nous avons regroupé les fourrages et prairies, et l’ensemble des oléagineux. Par ailleurs, afin de ne pas omettre les préoccupations des années d’après-guerre, les cultures importantes, comme la pomme de terre, possèdent une rubrique spécifique. Enfin, bien que nous aurions pu classer les appareils de traitements au sein des divers groupes d’espèces auxquels ils se rapportent, nous avons créé un titre particulier permettant d’évaluer l’impact des techniques de traitements au cours des décennies d’activité du périodique.

Cependant, nous devons préciser que nous avons opéré un classement à partir soit des titres, soit des tables annuelles ou quinquennales lorsqu’elles existent, et qu’en aucun cas un article ne peut se ranger, lors de sa lecture, au sein d’une unique rubrique. Ainsi, par exemple, la plupart des exposés techniques laissent une grande place aux substances de traitements utilisables pour le problème phytosanitaire et la culture en cause1531.

La rubrique concernant les produits et leur utilisation est la plus développée. En effet, outre les mises à jour de l’Index phytosanitaire, réalisées dans chaque numéro sans interruption de 1964 à 1974. La Défense des végétaux publie régulièrement pendant 40 ans, des articles sur les nouveaux pesticides intitulés “Qu’est ce que” suivi du nom de la substance étudiée. Le premier de la série, en 1959, se nomme “Qu’est ce que la Phosdrine ?”1532. À travers ces notices très complètes, la F.N.G.P.C. souhaite faire mieux connaître à l’utilisateur non seulement ce qui le concerne directement (utilisation, législation, toxicité,…), mais aussi des éléments plus scientifiques (mode d’action, formule chimique, propriétés physiques et chimiques,…). Avec le temps, ce dernier point s’estompe quelque peu afin de rendre la présentation des substances plus compréhensible. Ainsi, en 1989, l’ultime produit présenté ne comporte plus, par exemple, de formule chimique développée. Le pendant des molécules de traitements proprement dites concerne le matériel d’épandage. De la Libération au milieu des années 1960, un grand nombre d’articles sont consacrés aux nouvelles inventions en matière de pulvérisation. Mais, lorsque la gamme des pulvérisateurs à bas volume est reconnue et utilisée par les agriculteurs, les préoccupations en matière de machinisme deviennent plus épisodiques. Seuls des points précis, comme par exemple, l’incorporation des pesticides par les façons culturales, sont traités dans La Défense des végétaux. Les techniques d’applications des produits évoluant moins vite que le nombre de substances chimiques, il est donc logique que les écrits sur les appareils de traitements soient de moindre importance après 1965.

La connaissance des ravageurs, point de départ de toute action phytosanitaire, est elle aussi soumise à de profondes modifications. Dans ce secteur La Défense des végétaux permet, en s’adaptant en permanence aux réalités présentes, d’appréhender l’évolution des recherches biologiques. La zoologie agricole, dont l’entomologie et la nématologie constituent les principaux secteurs, est très performante jusqu’au milieu des années 60. En effet, la généralisation des cultures intensives, les échanges commerciaux, les effets secondaires de certains traitements (cas de Panonychus ulmi ) et l’évolution des méthodes scientifiques permettent de découvrir de nouvelles espèces de ravageurs en nombre important. Ainsi, les articles traitant de l’apparition ou de la biologie des invertébrés sont moins nombreux à partir de 1970. Dans les faits, la mise en place des techniques de lutte biologique ou de lutte intégrée peut être considérée comme la suite logique des recherches de la zoologie agricole des années d’après-guerre. La Défense des végétaux ne s’y trompe pas et, à mesure que le nombre d’articles concernant la zoologie agricole, considérée au sens strict, s’amenuise, la quantité d’écrits permettant aux lecteurs de découvrir de nouvelles perspectives de lutte augmente.

Un autre secteur de recherche est constitué par la malherbologie. Peu développée à la Libération, cette science connaît un essor au cours de la décennie suivante et les lecteurs de La Défense des végétaux sont donc informés de ses progrès. Cependant, utilement complétée par les comptes-rendus du COLUMA, la lutte contre les mauvaises herbes est traitée régulièrement mais de façon moins approfondie que la zoologie. Certains aspects particuliers, tel le désherbage des plantations forestières, sont cependant abordés régulièrement.

Par ailleurs, l’étude et la description de certains déprédateurs très spécifiques sont abordées au sein des rubriques concernant telle ou telle culture. Lorsque les problèmes sont considérés comme réglés ou de moindre importance, les articles sur le sujet disparaissent. C’est, par exemple, le cas du doryphore. Cependant, lorsque de nouveaux ravageurs en remplacent d’autres, que le cortège de déprédateurs est grand, ou que les traitements sont délicats (désherbage des graminées dans les céréales) les articles de La Défense des végétauxtiennent les abonnés au courant des derniers problèmes. Ainsi, vigne, céréales et arbres fruitiers sont des secteurs ou l’information est divulguée régulièrement.

De plus, outre les articles techniques, La Défense des végétaux, diffuse toujours les comptes-rendus d’A.G. et possède une rubrique régulière intitulée “La vie des fédérations” qui permet d’entretenir un lien réel entre la F.N.G.P.C. et ses adhérents.

Notes
1531.

Voir annexe : Thèmes des articles techniques publiés dans La défense des végétaux par groupes d’années

1532.

« Qu’est ce que la phosdrine ? », dans La défense des végétaux, n°78, 1959, pp. 21-23.