5. La fusion avec Phytoma

La revue Phytoma voit le jour en novembre 1945 sous l’égide du comité de propagande pour la défense des cultures, qui réunit les syndicats de fabricants de produits auquel s’adjoint, en 1952, la Société française de Phytiatrie et de phytopharmacie. Le groupe Ruralia est désormais chargé de la publication et 50 % des parts sont détenus par le comité de propagande. En 1953, Phytoma est publié sous le patronage du Ministère de l’Agriculture et la page de garde indique qu’il s’agit de la revue d’information et de documentation des avertissements agricoles. Le directeur général de Ruralia est alors F. Willaume. Ce dernier est aussi membre du Conseil d’administration de la Ligue depuis 1945 comme représentant des entreprises de pesticides. En 1953, le tirage de Phytoma est de 5000 exemplaires. En s’adjoignant à cette époque les abonnés aux avertissements agricoles, cette revue touche 35 000 personnes. En 1951, Fernand Willaume propose à la Ligue de participer à la rédaction de Phytoma et de prendre des parts dans le groupe Ruralia. Après discussion entre les administrateurs, « il est admis que la Ligue sera représentée au sein du comité de rédaction de la revue Phytoma ; tout en remerciant le Comité de Propagande de son offre d’actions de la nouvelle société, il est décidé que la Ligue n’apportera aucune contribution financière »1533. Désormais, malgré l’indépendance souhaitée par la Ligue, il existe des liens étroits et organiques entre cette dernière et Phytoma. La défense des végétauxcesse sa parution propre en décembre 1990 au numéro 264. Les abonnés reçoivent une lettre les encourageant à rester fidèles à la nouvelle revue intitulée “Phytoma-La défense des végétaux”. En janvier 1991, la fusion est annoncée dans Phytoma-La défense des végétaux dans les termes suivants : « La FNGPC est sans doute mal connue des lecteurs de Phytoma, une information périodique dans cette revue leur permettra de mieux faire connaître les différents types d’actions menées dans les départements »1534.

En conclusion, il apparaît que la Ligue nationale contre les ennemis des cultures, puis la FNGPC, sont des structures mises en place et animées par des hommes, spécialistes compétents de la défense des végétaux, que l’on retrouvent dans de multiples organismes officiels ou associatifs. Le but est de favoriser la production agricole, et par voie de conséquence d’améliorer les conditions de travail et de vente, grâce à la lutte contre les ennemis des cultures. Au niveau national, cette organisation fonctionne parfaitement et innove en essayant de servir d’interface entre les praticiens et les découvertes scientifiques et industrielles. Nous n’avons pas localisé de publications de la Ligue avant la Libération, cependant, dès sa fondation, cette association met en place d’un part des congrès et des conférences d’un haut niveau technique et publie d’autre part des fascicules destinés soit aux praticiens soit à ceux susceptibles de prodiguer des conseils agricoles. Cette manière d’approcher la défense des végétaux demeure durant toute la période que nous étudions. Cependant, la Ligue et plus tard la FNGPC manquent de moyens financiers pour structurer les praticiens et apporter une aide permanente. Cette organisation qui émet des idées souvent reprises afin d’assurer l’efficacité de la lutte, qui fait œuvre de vulgarisation, qui forment des spécialistes de conseils agricoles dans les années 1960, souffre d’un manque de reconnaissance véritable par l’Etat.

Notes
1533.

Archives de la F.N.G.P.C., Compte-rendu de l’A.G. du 15 avril 1951.

1534.

Roger BAILLY, « Phytoma-La défense des végétaux, première année de mariage », dans Phytoma-La défense des végétaux, n°424, janvier 1991, pp. 14-15.