Chapitre 8. Les avertissements agricoles

Dès la fin du dix-neuvième siècle, la fiabilité des prévisions météorologiques, alliées à une meilleure connaissance des cycles biologiques des déprédateurs et de leurs plantes hôtes, conduisent quelques personnes particulièrement intéressées à la défense des végétaux à mettre en place des prévisions d’infestations parasitaires.

Nous envisageons tout d’abord, les deux premières stations d’avertissements agricoles qui fonctionnent dès 1898 dans les régions bordelaise et montpelliéraine. Nous étudions ensuite plus précisément la première phase d’extension des stations dans l’Entre-deux-guerres. Cette partie de notre travail nous permet de considérer d’une part l’accroissement numérique des centres avertisseurs et, d’autre part, la plus grande diversité de déprédateurs pour lesquels existent des prévisions. Nous développons également l’évolution des comportements phytosanitaires des praticiens pour les vergers de pommiers, culture particulièrement ciblée par les avertissements agricoles avant la Seconde guerre mondiale.

Les analyses les plus poussées que nous effectuons concernent la diffusion des avertissements agricoles après la mise en place du Service de la protection des végétaux. Cet organisme est en effet chargé par l’Etat de rédiger les prévisions d’infestation. Nous envisageons alors en premier lieu l’organisation des bulletins d’alerte en insistant sur le rôle structurant du SPV après 1941. En second lieu, nous étudions particulièrement la réception faite par les praticiens aux avis de traitements, notamment en essayant de percevoir l’impact exact des abonnements.