Conclusion

Bilan de l’étude

Ce travail sur le développement des pratiques de protection des cultures en France entre le tournant du dix-neuvième et vingtième siècle et 1970 repose sur l’analyse de quelques productions, sur l’ensemble des cultures présentes en France1962. Ces productions et leurs déprédateurs, hautement emblématiques, ont été retenus car ils étaient particulièrement révélateurs de la structuration d’une certaine rationalisation des traitements. Afin d’éclairer les principales manifestations de l’évolution de la défense des cultures pendant la période considérée, nous avons aussi limité nos investigations, d’une part aux épandages réalisés en plein champ, et d’autre part, à quelques techniques de lutte. Nous avons ainsi pu montrer que la lutte contre les déprédateurs des cultures était une nécessité constante tout au long de la période considérée. Cependant, les objectifs que se donnent les promoteurs et acteurs de cette lutte, comme les moyens qu’ils mettent en œuvre et les structures dans lesquelles ils agissent changent sensiblement entre le début du siècle et 1970. Ainsi la volonté d’éradication apparaît-elle progressivement comme une illusion. D’autre part, l’échec de la lutte chimique, dont on a longtemps beaucoup attendu, conduit au développement de la lutte intégrée. Finalement les enjeux de la lutte (une nécessité absolue de l’intensification de l’agriculture), comme ses contraintes propres (obligation d’agir à une large échelle pour obtenir des résultats) conduit à l’élaboration de structures d’encadrement de l’agriculture spécifiques ; structures qui jouent des rôles clefs dans la modernisation de l’agriculture française pendant la période considérée.

Notes
1962.

En 1990, le Guide pratique de défense des cultures, édité par l’A.C.T.A. donne des indications de traitements pour plus de 130 plantes cultivées. Cette liste comprend non seulement des végétaux destinés à l’alimentation (des champignons de couches aux céréales), mais aussi un certain nombre de plantes ornementales.