Approche micro-historique

Nous savons, par expérience, que la réalisation d’études micro-historiques sur les problèmes de pratiques phytosanitaires est extrêmement difficile. L’échec que nous avons connu en la matière pour la région lyonnaise pour la période post 1945 était dû à un manque de sources. Cependant, il n’est pas exclu que, pour d’autres aires géographiques, ce type d’analyses soit possible. Leur réalisation permetterait d’appréhender au plus près les pratiques des agricultures et leurs relations à des innovations scientifiques et techniques. Dans cette perspective, il serait souhaitable d’entreprendre un recensement et une analyse comparée de toutes les sources conservées dans les archives départementales françaises qui seraient susceptibles de contribuer à une histoire de la perception par les agriculteurs des traitements phytosanitaires. D’autre part, la lutte contre les ennemis des cultures est le résultat de l’interaction d’une multitude d’organismes d’Etat, d’industries, et des exploitants ; chacun des acteurs impliqués ayant des contraintes et des objectifs propres. Ces interactions sont souvent difficiles à reconstruire et analyser. Des études fines, portant sur des évènements précis, une controverse par exemple, pourraient nous éclairer utilement sur les relations qu’entretiennent les divers impliqués dans la lutte phytosanitaire et, par là, sur la lutte elle-même et ces pratiques. Ce type d’études nécessite de localiser des archives éparpillées –du fait du nombre important de structures impliquées-, archives parfois rendues inaccessibles –notamment industrielles-. Cependant, la multiplication d’analyses fines, portant sur des périodes différentes, des aires géographiques et / ou des évènements particuliers nous semble être essentielle pour étayer nos résultats, les affiner, ou les infirmer.