b) Ennode aux XIIe-XIIIe s.

L’essor et le renouveau qui caractérisent la « renaissance du XIIe s. » dépassent le champ de la culture, comme le montre l’histoire de ce concept depuis le livre classique de Ch. H. Haskins The Renaissance of the Twelfth Century (1927). Toutefois, la multiplication des copies d’Ennode illustre certaines caractéristiques de cette période qui se traduit notamment par « la remise à l’honneur de textes provenant de l’Antiquité classique et jusque-là négligés ou ignorés, l’adoption, plus ou moins complète, des valeurs intellectuelles, morales et esthétiques transmises par ces textes et enfin, par voie de conséquence, le développement d’un secteur, sinon laïcisé, en tout cas moins strictement contrôlé par l’Église, du savoir et de la pensée105 ». On distingue deux milieux de circulation et de production des copies d’Ennode à partir du XIIe s., les lieux d’enseignement de l’ars dictaminis et les abbayes cisterciennes.

Notes
105.

J. Verger, La Renaissance du XII e siècle, Paris, 1996, p. 12.