A. Les sources

1. L’œuvre d’Ennode

La première source d’informations sur Ennode est son autobiographie inachevée (l’Eucharisticum de sua uita 182) composée sur le modèle des Confessions d’Augustin183. Mais le modèle augustinien est trop prégnant pour qu’on accepte aveuglément les informations qu’elle nous livre. En outre, elle s’interrompt à l’entrée d’Ennode dans la vie religieuse. En revanche, la Correspondance, qui contient de véritables échanges épistolaires, semble un reflet relativement fidèle de la vie d’Ennode entre le début du VIe siècle et l’année 513. Souvent composées dans l’urgence d’une situation, les épîtres nous plongent au cœur de ses activités et de ses ambitions. Les autres textes (opuscula, carmina, dictiones) délivrent également quelques informations précieuses : la Vie d’Epiphane, évêque de Pavie, évoque par exemple le voyage d’Ennode en Gaule au service d’Epiphane qui avait été chargé par Théodoric de négocier avec les Burgondes le rachat des prisonniers italiens. Le carm. 1, 6, Dictio Ennodii diaconi quando Roma rediit, rappelle un séjour à Rome où il écrivit un libelle polémique pour défendre le pape Symmaque contre les partisans de son rival Laurent. Ce texte, le Libellus pro Synodo, constitue le principal témoignage de son implication dans le règlement du schisme laurentien et la défense de l’autorité pontificale.

Notes
182.

Opusc. 5 (Vogel CDXXXVIII).

183.

P. Courcelle, Les Confessions de saint Augustin dans la tradition littéraire, 1963, p. 214-217. P. Courcelle relève les ressemblances entre le texte d’Ennode et son modèle augustinien : guérison, retour sur le passé profane, citations scripturaires (Paul, Rom. 7, 24), exemple d’une femme vertueuse.