Ennode est évoqué aussi dans d’autres textes contemporains : la principale source est la Collectio Auellana qui rassemble les épîtres pontificales et fait de nombreuses allusions à Ennode, devenu évêque de Pavie vers 513. En effet, celui-ci fut chargé par le pape Hormisdas, en 515 et 517, de conduire en Orient les ambassades pontificales destinées à résoudre le schisme acacien184. Ces activités diplomatiques, au cours desquelles Ennode apporta des lettres pontificales et défendit la primauté du siège romain, suscitèrent l’ultime témoignage écrit du vivant d’Ennode. Il s’agit d’une épître de l’évêque de Vienne Avit, qui s’enquiert, auprès du pape Hormisdas, des résultats de l’ambassade : « vous ne m’avez pas fait savoir ce que votre vénérable fils, mon frère, Ennodius, a rapporté [d’Orient]185 ».
Toutes les autres évocations d’Ennode sont postérieures, de quelques années186 ou de quelques siècles187, à sa mort, survenue à Pavie le 8 juillet 521.
Les activités diplomatiques d’Ennode sont évoquées dans le Liber pontificalis (Lib. pontif.I, 54. 3, p. 269).
Avit. epist. 41, éd. R. Peiper, 1883, p. 69 (MGH, aa, VI. 2) : (…) nec quid filius uester sanctus frater meus Ennodius retulerit, nec (…) indicastis.
Quelques années après la mort d’Ennode, l’abbé Florianus, qui avait été l’un de ses correspondants, célèbre Ennode, son pater ex lauacro, comme le défenseur de la primauté romaine « en Orient et en Occident » (voir Floriani Abbatis Epistula ad Nicetium papam, éd. Vogel, 1885 (MGH, aa, VII, p. LIX-LX).
Sur l’évocation d’Ennode de Pavie par les papes Nicolas Ier, au IXe siècle, et Grégoire VII, au XIe siècle, voir commentaire, chapitre 7, p. 212.