c) Les étapes du commerce épistolaire

1. Un échange = une lettre + une réponse

La notion même d’échange implique une réponse : ainsi Ennode exprime-t-il son mécontentement lorsque ses épîtres restent des lettres mortes : « Quant à moi », écrit-il à Avienus, « j’ai toujours écrit avec l’espoir de recevoir une réponse394 ». Parfois, le brusque changement de style entre plusieurs épîtres à un même destinataire permet de reconstituer un échange épistolaire, comme le montrent deux lettres adressées à son jeune parent Florianus. Dans une première lettre très courte, Ennode se borne à le féliciter pour sa belle « lettre riche du génie romain et qui manifeste le vrai style latin395 » ; mais, dans la seconde, le ton est différent : Ennode critique Florianus pour ses louanges hypocrites et conclut en lui demandant de ne plus troubler son silence ! Les lettres d’Ennode reflètent aussi le moment de la composition.

Notes
394.

Epist. 1, 12, 3 à Avienus : ego spem de responso capiens semper scripsi.

395.

 Epist. 1, 15, 2 à Florianus : suscepi epistulam tuam Romana dote locupletem et stilum Latiarem (…) monstrantem.