Les emprunts à la Bible et aux Pères de l’Église sont globalement moins nombreux que les citations profanes : toutefois, un relevé des vingt-six références bibliques dans les livres I et II laisse apparaître des citations (ou allusions) de la Genèse (4, 7 ; 19, 29), Tobie (2, 21) ; des Psaumes (31, 9 ; 33, 12 ; 36, 1 ; 39, 9 ; 53, 8 ; 75, 12 ; 115, 18 ; 145, 3), de l’Ecclésiastique (15, 17), de Jérémie (9, 1), des Évangiles (Mat. 10, 19 ; 11, 12 ; 18, 19 ; 25, 34 ; Luc. 11, 8 ; 12, 32 ; Jo. 12, 26), des épîtres de Paul (Rom. 7, 18 ; 9, 14 ; I Cor. 3, 10 ; 7, 23 ; 15, 19) et de Jean (I Jo. 1-8). La confrontation de ces citations avec d’autres traductions latines de la Bible montre qu’Ennode disposait d’une version très proche de la Vulgate.
1er exemple : Gen. 4, 7.
2ème Exemple : Eccl. 15, 17.
Ce dernier exemple est très intéressant car il prouve la dépendance du texte d’Ennode par rapport à celui de la Vulgate, surtout lorsqu’on le compare à d’autres traductions utilisées à son époque. Il s’en distingue seulement sur une variante (quoduis à la place de quod uoles) que l’on retrouve dans une version qui circulait, aux VIIe-VIIIe siècles, semble-t-il, dans le Nord de l’Italie475. Toutefois, les épîtres ne contiennent pas suffisamment d’informations pour nous permettre d’établir avec certitude de quelle Bible disposait Ennode. Il pouvait aussi consulter des traductions différentes, comme Cassiodore, par exemple, qui possédait trois Bibles dans sa bibliothèque476.
Vetus Latina, 2, 1951-1954, p. 16 et 83.
Voir le texte de l’Ecclésiastique transmis par un palimpseste du VIIe-VIIIe s. (München, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 19105), dans Vetus Latina, 11, 1987, p. 24-25 et p. 463.
B. Fischer, Lateinische Bibelhandschriften im frühen Mittelalter, 1985, p. 67 : un premier exemplaire de Vieilles Latines en neuf volumes, un deuxième illustré, en un volume, contenant la révision de Jérôme et un troisième, en un volume, correspondant à la Vulgate.