A. Dubois introduit son étude sur la « latinité d’Ennodius » par une remarque qui reflète notre sentiment à la lecture des épîtres : « presque toutes les lettres d’Ennodius, malgré certaines apparences, attestent de l’homme d’Église et en découvrent la piété. Il n’est guère de récit, même de menus faits, où l’auteur ne trouve l’occasion de louer la providence divine et de se recommander aux prières de ses amis543 ». Si l’omniprésence de la référence à Dieu544 peut être, à la rigueur, considérée comme une topique de la littérature chrétienne au début du VIe siècle, la multiplication des prières et les thèmes issus de la pastorale chrétienne ne laissent planer aucun doute sur le caractère authentiquement chrétien de la Correspondance.
Dubois, p. 17, note 1.
Dieu et les Cieux souvent évoqués au début ou à la fin des épîtrescomme en témoigne cette sélection d’exemples : epist. 1, 5, 1 à Faustus : dei misericordiam ; epist. 1, 6, 1 à Faustus : deus bone ; epist. 1, 7, 1 à Faustus : deus omnipotens ; epist. 1, 8, 4 à Firminus : diuinus fauor ; epist. 1, 14, 5 à Faustus : sed haec ad deum iustius reportantur (…) ; epist. 1, 14, 6 à Faustus : diuinitas ; epist. 1, 15, 3 à Florianus : dabit deus ut…; epist. 1, 17, 2 à Faustus : deo supplicans ut caelestis dispensatione beneficii in bona ualitudine degenti praesentia magnitudini uestrae uerba reddantur ; epist. 1, 20, 2-3 à Faustus : dispensator omnipotens ; deus bone ; huius boni largitori ; testis est diuinitas ; epist. 1, 22, 1 à Opilion : caelestis institui more ; epist. 2, 10, 3 à Faustus : curiae caelestis (voir epist. 1, 13, 4 à Agapitus : curiae sidera) ; epist. 2, 10, 1 à Faustus : regnator caelestis ; epist. 2, 14, 5 aux évêques africains : dabit deus ; epist. 2, 15, 1 à Euprepia : caelestis dispensatione ; epist. 2, 23, 3 à Faustus : salutationis obsequia praesentans de clementia diuina postulo, ut laborem uestrum iuuamen caeleste comitetur ; epist. 2, 24, 3 à Faustus : sententiae caelestis ; epist. 2, 25, 2 à Faustus : sed ad Deum cuncta referenda sunt, cui adiacet humana facta conponere et diligentiam corporalem aeterni amoris sapore mutare ; epist. 2, 28, 1 à Avienus : deo gratias quod…, etc.