Comme l’enseignement rhétorique, l’enseignement religieux est fondé sur une pédagogie de l’exemple. Ennode propose à ses correspondants des modèles de vertus comme en témoignent « l’imitation des patriarches573 », le rappel des « exemples des vénérables pontifes574 » et l’éloge de certains proches comme Speciosa, exemplum sanctae conuersationis 575, ou Faustus, decus Romae 576 , dont Ennode loue la serenitas. L’imitation des gens de bien est inscrite dans l’édification chrétienne puisqu’elle conduit à Dieu : « la grâce guide et précède les bonnes actions quand le Ciel nous invite à la paix par de nombreuses exhortations, quand il nous est dit : ‘Venez, mes enfants, écoutez-moi’577 ». À ces modèles de vertu religieuse, Ennode oppose des contre-exemples et dresse un portrait négatif de certains correspondants : Euprepia, la mauvaise mère et la mauvaise sœur ; Florianus, le jeune correspondant flagorneur ; Astyrius, le cousin immoral. Ces exemples de bonnes ou mauvaises conduites donnent chair à l’enseignement d’Ennode, le rendent moins abstrait et lui confèrent une plus grande efficacité.
Epist. 1, 4, 3 à Faustus : patriarcharum imitatio.
Epist. 2, 1, 2 à Armenius : uenerandorum exempla pontificum.
Dans les epist. 2, 2 et 2, 3 Speciosa est successivement qualifiée de lux ecclesiae, ecclesiae decus, bonae splendor sine nube conscientiae.
Epist. 1, 11, 2 à Castorius et Florus.
Epist. 2, 19, 10 à Constantius : Dux enim bonorum et praecessor est gratia, quando caelitus multiplici ad requiem inuitamur hortatu, quando nobis dicitur : ‘uenite, fili, audite me’ [Ps. 33, 12].