b) Frustrations et renaissance des Magni Felices depuis le consulat d’Agricola (420)

Suivant l’une ou l’autre de ces hypothèses, Ennode est en effet le petit-neveu de Magnus (consul en 460) et le petit-fils de Felix Ennodius (proconsul d’Afrique vers 420), descendants directs de Iulius Agricola (consul en 421). Il ne compterait aucun consul dans son ascendance directe depuis quarante-deux ans ! Ce constat explique sans doute le ton de revanche qui caractérise l’epist. 1, 5 à Faustus. Ce texte, qui présente le consulat d’Avienus, le fils de Faustus, comme la renaissance de leur famille commune, contient de précieux indices sur l’ascendance d’Ennode. Ennode écrit en effet à Faustus que le consulat d’Avienus restaure « la pompe de notre famille634 », qu’il « [assure] la continuité des faisceaux pour ta lignée (=celle de Faustus, consul en 490) et les [rend] à la mienne (=celle d’Ennode)635 ». Il en ressort, comme l’écrit C. Settipani, que, « premièrement, Ennodius est très proche parent d’Avienus, puisqu’il parle de leurs deux familles comme d’une seule, et, deuxièmement, [qu’]il descend de consul(s), mais, par alliance seulement pour la période récente636 ». Ces données sont aujourd’hui admises. Mais le lien de parenté entre Ennode et Faustus reste incertain : la Correspondance révèle que cette parenté est établie par Cynegia, épouse de Faustus et mère d’Avienus. C’est pourquoi Avienus, en redonnant de l’éclat à la lignée d’Ennode, rapporte « les haches vivantes des honneurs sur le sentier effacé de [sa] lignée maternelle637 ». Mais quel est le degré exact de parenté entre Ennode et Cynegia ?

Notes
634.

Ennod. epist. 1, 5, 1 à Faustus : pompam familiae nostrae.

635.

Epist. 1, 5, 6 à Faustus : et tuo generi continuare fasces et nostro reddere.

636.

C. Settipani, « Ruricius Ier évêque de Limoges et ses relations familiales », art. cit., p. 201, note 39.

637.

Ennod. epist. 1, 5, 4 à Faustus : oblitterarum materni stemmatis callem uitales honorum secures adtulisti.