De façon générale, Ennode se présente souvent comme un médiateur entre l’Église et le pouvoir politique : ainsi demande-t-il à Olybrius – qui semble avoir exercé les fonctions de préfet du prétoire – de « [lui] confier toutes les affaires qu’il doit traiter particulièrement avec l’Église716 ». Ses multiples activités le conduisent à voyager, à quitter Milan pour se rendre à Pavie (epist. 2, 3), à Ravenne (epist. 2, 25) ou à Rome (carm. 1, 6). L’œuvre d’Ennode n’explicite presque jamais l’objet de ces déplacements mais certains d’entre eux répondent clairement aux devoirs de sa charge ecclésiastique.
Ennode raconte, dans l’epist. 2, 3, qu’il a été chargé par son évêque de se rendre à Pavie pour rencontrer le dignitaire Goth Erduic mais il ne précise pas l’objet de cette rencontre : « Je m’étais chargé d’une obligation désirée qui m’avait conduit jusqu’à Pavie et j’avais franchi toutes les épreuves d’un pénible voyage, pensant que mon évêque croyait cette peine dépensée pour l’exécution de ses ordres (…)717 ». Cette fonction d’intermédiaire révèle le goût et le talent d’Ennode pour les missions diplomatiques qu’il acquit peut-être auprès de son modèle Épiphane de Pavie, l’évêque-diplomate dont il fut le secrétaire et qu’il célébrera dans la Vita Epifani. Elle suggère déjà les qualités qui inciteront le pape Hormisdas à lui confier le soin de conduire les ambassades pontificales de 515 et 517 en Orient.
Ennod. epist. 2, 13, 7 à Olybrius.
Epist. 2, 3, 1-4 à Speciosa : Ad Ticinensem urbem uotiuam susceperam necessitatem et molesti itineris uniuersa transieram, existimans hoc sacerdotem credere suis imperiis inpendi (…).