Nombre de restes

Le nombre de restes déterminés pour chaque taxon (NR, ou NRD comme le désignent plus justement J.-P. Brugal et ses collaborateurs, 1994) représente l’approche la plus simple de la quantification osseuse. Ce nombre peut être considéré comme une estimation relative de la quantité d’ossements qui a constitué l’assemblage. Son emploi pour calculer des fréquences a été souvent critiqué car il est d’abord très affecté par la fragmentation osseuse et par la conservation différentielle des parties squelettiques. Ces facteurs de modification peuvent agir inégalement selon les espèces et selon le contexte stratigraphique ou archéologique. Ils font aussi ressortir le problème de la définition d’un reste (Poplin, 1976) : un fragment a-t-il la même valeur qu’un os entier ? D’autre part, ce paramètre ne tient pas compte du fait que le nombre d’os présents dans le squelette d’un animal est variable selon les espèces. Ainsi, pour reprendre l’exemple donné par F. Poplin (ibid., note 3) sur cette « quantité spécifique » (Qsp), une carcasse de bœuf produira plus d’éléments potentiellement fossilisables qu’une carcasse de cheval parce qu’elle possède deux fois plus de phalanges. Le quatrième stade de la séquence taphonomique peut être également une source de distorsions non négligeable : certaines techniques de collecte du matériel archéologique favorisent les restes de grande taille au détriment des petits (récolte différentielle) et certains taxons sont plus facilement identifiables que d’autres (détermination différentielle).