Représentativité de l’échantillon

L’un des principaux problèmes rencontrés par l’étude quantitative des restes osseux est celui de la représentativité de l’échantillon par rapport à l’assemblage potentiel. Si l’on souhaite interpréter les pratiques de subsistance d’une communauté, c’est certainement la composition de la population animale abattue qui doit être recherchée. Or, pour que les proportions observées dans l’échantillon reflètent parfaitement les proportions d’origine, il faudrait démontrer que les filtres taphonomiques successifs agissent de façon identique sur tous les taxons et toutes les parties squelettiques, ce que l’on peut sérieusement mettre en doute (e.g. Turner et Fieller, 1985 ; Ringrose, 1993). La différence entre la structure de la population abattue et celle de l’échantillon osseux représente les comportements des divers agents de modification. Si le nombre d’agents ayant joué un rôle essentiel est limité, « […] l’association de NMI et de NR livre une information qui dépasse celle de chacun d’eux, qui fait comprendre et tenir compte de la manière dont s’est constitué l’échantillon […] et, par là, qui permet de rétablir une part de la vérité originelle » (Poplin, 1976, p. 70). Cette proposition concerne particulièrement l’identification de l’agent anthropique, animale ou naturel à l’origine de l’accumulation des ossements mais elle ne peut généralement se passer d’une analyse taphonomique plus poussée.